N’importe qui peut payer le prix normal, parce que cela revient à n’être pas un cas « particulier ». N’importe qui peut payer le prix normal, et si c’est votre cas, vous ressemblez à tout le monde.
L’individu normal ne s’acharne pas à poursuivre les bonnes affaires : il fait tout ce qu’il peut pour se faciliter la vie, non pour la rendre compliquée.
Arhur Janov, Le cri primal, traduit de l’américain par Jeanne Etoré et France Daunic, adaptation du langage primal par France Daunic, Editions Flammarion, 1975, ISBN 2-08-081032-4
Après la journée merveilleusement dense de la veille, il fallait certainement le temps d’une respiration avant d’aller du côté de Hana.
En tout cas, c’est ainsi que les conditions météorologiques avaient posée les cartes.
Pas le choix, vu le ciel maussade, il fallait filer sur la côte où le ciel est toujours bleu.
Même sans connaitre les noms des villages, même en me laissant conduire de manière passive, je notais que j’avais précisément enregistré les endroits où nous étions déjà passés et là, nous passions où nous étions déjà passés, sauf que l’idée était d’aller encore plus loin : poursuivre à pieds là où s’arrête la route.
Sur le chemin noir, le soleil était cuisant.
Au contact de la lave et de l’océan, la falaise était sublime.
Nous sommes allés chacun où nos yeux nous guidaient.
C’est en lançant un regard circulaire pour suivre le vol d’une bécasse que j’ai aperçu S. assis sur un promontoire en arrière.
J’étais allée « au bout » du chemin, je l’ai donc rejoint pour lui faire part de mes émerveillements A son tour, il m’exposa les siens.
Je restais néanmoins sur ma faim.
Il y avait tant à explorer.
J’aime tellement ces terrains déserts et brûlants où mes pensées s’évaporent en abondants vagabondages.
Mon compagnon d’aventure, lui avait vraiment trop chaud, il aspirait à une seule chose : aller nager à proximité de la réserve, aller explorer de nouveaux récifs.
Un petit tour de voiture et nous y étions.
Deux minutes pour enfiler nos maillots de bains et nous étions dans l’eau.
Ce coin là est certainement celui où j’ai vu la plus grande variété de poissons et de coraux : fascinant, il ne m’a manqué que le vol d’une tortue.
C’est vrai, je suis gourmande!
Comme il restait un peu de temps, la curiosité nous a poussé vers le plus grand club de pirogue de Maui.
Ce qui était tout à fait imprévu et absolument délicieux, ce fut la boutique de « shave-ice » juste en face.
Qui parlait de gourmandise?
Il y avait devant cette boutique une queue monumentale mais nous avions du temps et donc assez de patience pour attendre ce que tout le monde attendait.
Devant nous, un couple d’américains installés sur une île voisine venaient « en voisins » pour déguster les meilleures glaces du coin. Nous étions donc confiants dans la qualité de ce qui était promis au bout de l’attente.
Et en effet, c’était à la hauteur.
Avec cependant une petite déception : la glace était pilée si fine, que notre « shave ice » ressemblait davantage à un sorbet de chez nous qu’à ce truc parfaitement exotique et typiquement flashy découvert à Diamond-Head la semaine précédente.
Je notais, amusée, l’importance de la première empreinte sur les jugements qui arrivent par la suite.