Cet utilitarisme réflexif n’est pas un égoïsme, ni un « individualisme » dans le sens critique contemporain, ni un anarchisme. Bien au contraire, Spinoza insiste souvent sur la réciprocité des intérêts et sur l’avantage que chacun tire réciproquement de son accord avec l’autre et de sa propre recherche des biens qu’il poursuit : »Plus chaque homme recherche ce qui lui est utile en propre, plus les hommes sont réciproquement utiles les uns aux autres ».
Robert Mishari, Spinoza, Editions Medicis-Entrelacs, 2005-2013, ISBN 978-2-908606-71-3
Après avoir consulté les meilleurs site météorologiques destinés aux professionnels, S. pensait que c’était « le jour » pour monter au volcan.
Monter au volcan pour aller regarder le coucher du soleil.
Tous les sites l’affirment, il faut absolument monter au volcan pour aller voir le lever du soleil et au pire voir le coucher.
Il restait à trouver « un truc » à faire pour occuper la première partie de journée et ce fut une cascades de cascades enchanteresses.
La première bien que « cascades jumelles » était un parc à touristes à l’intérêt limité.
Mais S. avait super bien étudié le terrain et grâce aux détails de google earth, il avait repéré un autre site un peu plus loin, un site « pas marqué sur le guides »!
Alors, ça, c’est le « truc » que j’aurais « raté » et j’aurais vraiment raté une merveilleuse randonnée.
Bon, il y avait du monde garé, donc le coin était quand même un peu répéré… du monde pour aller où en fait?
Pour commencer, il fallait se faufiler à travers les bambous sur un sentier non balisé mais tellement piétiné qu’il n’y avait aucune hésitation. Il fallait ensuite traverser le torrent à gué et là, ce fut assez gai de regarder les techniques utilisées par les promeneurs en chaussure de marche montante!
Pour ma part, j’ai enlevé mes sandale et allègrement marché dans l’eau.
Une fois de l’autre côté, il y avait trois chemins.
Sans hésiter, nous avons pris le plus large, celui qui allait tout droit. Un groupe nous a suivi.
Nous avons insisté, insisté jusqu’à ce que la pente devienne hyper raide, super glissante, jusqu’à ce que le sentier ne soit plus qu’un fil s’effilochant. Il fallait s’accrocher aux bambous pour progresser et si je m’amusais joyeusement, il devenait clair qu’il n’y avait point d’autre cascade dans cette direction.
Et hop, demi-tour.
Nos poursuivants se trouvèrent devant.
Et hop, tout le monde se retrouva devant le gué.
Il restait deux chemins possibles.
Ayant déjà inspecté le bas lors de ma traversée du gué (et oui, je m’étais « dangereusement » avancée au bord de la chute à la recherche… d’une chute!) j’ai déclaré qu’il était logique de remonter le long du torrent.
Et hop, tout le monde a suivi.
Nous sommes arrivés sous une belle grande cascade vraiment magnifique.
Le sentier montait encore.
Nous sommes arrivés devant une cascade et son bassin, genre « publicité pour la marque qui nourri encore providentiellement le nouveau « ancien ministre » qui n’a jamais pris un seul cheveux blanc ».
Nous aurions pu nous contenter de ce spectacle comme le faisaient tous ceux qui était arrivés là.
Mais, il y avait ce qui pouvait ressembler à un sentier et surtout, il y avait une corde qui nous tendait son noeud.
Et hop, toujours plus haut!
Nous sommes arrivés devant une cascade et son bassin, genre « pub » en encore plus merveilleux.
Nous aurions pu en rester là.
Mais, il y avait une corde, une échelle, une seconde échelle attachée par dessus et un beau seuil à escalader.
S. décida de se poser, il n’était pas pressé, l’endroit était beau.
J’ai continué.
Le passage du seuil était plus facile que je ne l’avais imaginé. Il restait la descente mais dans l’instant, je ne visais que plus haut, plus haut.
J’ai passé un moment absolument magique en marchant de bassin en bassin jusqu’à ce que le torrent, apaisé dans son lit calme, ne me murmure qu’il fallait redescendre.
Du haut de la cascade, j’ai aperçu S. qui se baignait et j’étais doublement heureuse car il était visible que de son côté l’attente avait été comblée.
Nous sommes redescendus. A la croisée des chemins, nous sommes demandé comment nous avions fait pour être l’un et l’autre assez stupides pour nous engager dans le « mauvais chemin ».
Après un déjeuner dans le salon de plein air du « cottage soleil », il était l’heure de partir sur la route du volcan.
Plus, haut, encore plus haut, encore plus haut.
Car le volcan est le toit de l’île.
En haut, plus haut, c’est le ciel.
Après quelques pas au milieu des terres multicolores, il était l’heure.
Il y avait des centaines de personnes qui attendaient.
Et le miracle eu lieu.
Le soleil s’est couché.
Et ce fut vraiment très, très beau.
Comme un très, très long poème
Que ne savent lire dans leur propre langue
Que les personnes qui y étaient.
A cette lecture me vient le souvenir d’un autre passage de seuil en ta compagnie, et de l’incroyable sensation une fois qu’il fut franchi 🙂
Et tu sais quoi?
J’y ai pensé 😉
Je te souhaite (une fois de plus) un bon chemin.
A plus loin, encore, et toujours 🙂