Du rêve à la réalité (1)

A traits communs 9

Tandis que les échanges de courriels se succédaient en vue d’une autre publication, je me mis à lorgner du côté de tout ce que j’avais repoussé de jour en jour dans la réalisation du rêve.

Depuis toujours, je redoute les formalités administratives au point de m’y plier seulement en dernière minute. Plus d’une fois, lors de nos fréquents déménagements, j’ai laissé passé les ultimes dates, me retrouvant dans l’obligation d’aller parlementer dans les bureaux afin obtenir en toute urgence les papiers indispensables. Je les ai d’ailleurs toujours obtenus ce qui fait que la leçon ne fut jamais négative!

Bref.

Pour obtenir le joli code à barres qui décore le quatrième de couverture de tout ouvrage destiné à la vente, il me fallait obligatoirement déposer une demande de numéro ISBN auprès de l’AFNIL afin de pouvoir obtenir le numéro EAN associé! Et oui… Pour avancer dans les formalités, chacun sait qu’il faut accepter la confrontation avec les sigles…
En réalité, c’est simple, gratuit et le tout arrive en trois semaines.
Si j’avais si longtemps repoussé l’échéance, c’était finalement à cause d’une seule raison: sur le formulaire de demande d’attribution, il fallait noter le prix de vente public envisagé.

Alors là… Ceux qui me connaissent commencent à pouffer! Le commerce et moi, c’est un peu comme la lune et le soleil ou le contraire… En tout cas, c’est un sujet extrêmement douloureux.
Fixer un prix de vente!
pfffffffffff
Au tout début, je me disais que j’avais seulement besoin de retomber sur mes pieds, c’est à dire boucher un jour l’énorme trou creusé dans mes économies. Heureusement que j’avais embarqué des amis dans l’aventure. C’est en pensant à eux que j’ai soudain réalisé à quel point j’étais injuste. Le prix de revient acquitté revenant seulement à considérer le travail des artisans de l’imprimerie, je négligeais celui des artistes.
Pas question!
Il me restait à trouver comment définir la marge qui leur/nous revenait. En vadrouillant sur la toile, j’ai lu des évaluations destinées aux éditeurs. Si je prenais en compte le prix de revient de chaque livre, en suivant ces conseils là, ma calculatrice indiquait des sommes impensables. Il ne fait aucun doute que l’édition est un métier qui ne consiste pas à faire de gros trous dans les tirelires! En simple amateur, il me fallait raisonner autrement.

A suivre…