Décrit par Philip Miller en 1768.
L’Ophrys sphegodes (étymologie : semblable à une guêpe) fleurit plus tardivement que L’Ophrys aranifera et pour la non-spécialiste que je suis c’est un véritable casse-tête que d’en parler.
La multiplication des groupes et des descriptions sèment le doute.
S’il fallait montrer une preuve de l’envahissement du doute, je vous propose de taper le titre de ce billet dans le moteur WCSP pour voir apparaitre 86 possibilités!
Pourtant, il est clair à mes yeux que les plantes observées en mai sur les prairies calcicoles de Touraine étaient différentes des plantes observées sur nos dunes en mars.
Et semblables aussi.
Alors, par exemple, comment différencier en mode « sans échec » les Ophrys sphegodes (P.479 du livre Orchidées d’Europe de Pierre Delforge, 4ème édition) des Ophrys incubacea (P.483 du même ouvrage du même spécialiste) ?
Voici un exemple de tableau à partir de la famille des Orchidaceae :
Famille Orchidaceae
Sous famille Orchidoïdeae
Tribu Orchideae
Sous tribu Orchidinae
Genre Ophrys
Section Euophrys
Complexe Aranifera
Groupe Aranifera
Espèces allant, par ordre alphabétique de O.araneola à O.sphegodes en passant par O.incubacea
Voilà qui fait un sacré pedigree sur une carte d’identité! Non?
Et finalement, je me contente systématiquement du plaisir de l’observation. Est-il si important, c’est à dire est-il vital d’avoir un nom ou un autre, d’avoir été décrit « en premier » par X ou Y ?
Les spécialistes possèdent certainement la réponse.
Pour ma part, je vais rester une simple touriste au royaume des orchidées sauvages.
J’ai encore plus de difficultés pour déterminer ces Orchidées. En particulier sur les populations précoces de Noirmoutier. Cette année, elles étaient en fleur au 26 février! Il n’y a pas eu d’objection de les appeler Ophrys aranifera mais le terme « précoce » pose problème à certains …. Une étude poussée de la part de SFO en 2017 y faisait pourtant clairement allusion. Tant pis, leur beauté suffit à mon plaisir.
Les « études » c’est souvent seulement une question d’hypothèse, laissons ça aux personnes dont c’est le métier de publier pour éviter de périr. Il y en a pléthore et chacun peut trouver celle qui lui va bien, c’est une problématique très contemporaine.
Et puis, je dirais que la détermination est une affaire, ou plutôt un combat, pour les botanistes alors que l’observation est un plaisir pour les poètes 🙂
Et si cette petite orchidée qui fleurit avant même la fin de l’hiver se nommait tout simplement « oiseau-coquet », comme elle fut populairement nommée depuis bien longtemps ? 😉