Un point de vue plus personnel dans ce deuxième billet.
Difficile d’affirmer ce qui me conduit à repérer les orchidées sauvages au milieu des autres végétaux.
J’ai l’habitude de marcher en regardant où je mets les pieds, comme j’ai l’habitude de marcher en regardant au loin, en me réjouissant autant de l’immensité que du subtil bruissement des insectes, du plissement des roches que de l’infinie palette des tailles et des couleurs offertes par les végétaux.
Parfois je ne vois rien, absorbée par l’absence de pensée, je marche.
Seule.
(A noter que marcher en groupe est une autre histoire. Etant reliée au groupe, si petit soit-il, mon attention à l’environnement est forcément moindre, obligatoirement modifiée, impacté, biaisée par la/les présences. Cette considération est factuelle, excluant tout jugement, elle se contente de placer le contexte de ce billet)
Et cependant, même dans ces moments où ma conscience est en état second, des éclats de lumière touchent certaines terminaisons nerveuses au point de m’arrêter, parfois de revenir sur mes pas. Curieuse, j’ai besoin de comprendre ce qui m’a ainsi touchée. Abandonnant l’immensité, laissant de côté toute complexité, je me penche très simplement sur l’instant et je zoome au plus proche à la recherche d’une source génératrice d’éclat.
Les orchidées sauvages me font cet effet là.
C’est toujours une surprise.
Mes connaissances sont limitées et si dans d’autres balades, je suis activement à la recherche d’une espèce avec toutes ses particularités, sachant la nommer en la trouvant puisque, justement je la cherche ; me trouver face à une orchidée que je suis incapable de nommer est à la fois un cadeau et un challenge. A partir de l’instant où je la vois, je deviens exploratrice, notant chaque détail afin d’en savoir plus à son sujet.
Et, il faut bien reconnaitre que le plus passionnant de l’histoire, c’est l’agrandissement nécessaire de l’expérience, un agrandissement qui semble possible jusqu’à l’infini, donc fascinant et enthousiasmant.
Je comprends que d’autres pourraient ressentir du découragement et négliger l’affaire.
Je comprends.
Et je suis ainsi, apprendre, comprendre le plus loin possible est une raison de vivre, une bonne raison d’avancer encore, j’ignore jusqu’où mais j’y vais.
Donc, devant une belle inconnue, il est urgent d’enregistrer des images. Dans ma mémoire et afin d’éviter d’inévitables mélanges, quiproquos ou fausses interprétations, sur la carte mémoire d’un APN.
Avant de mettre le mode « macro » en action, il faut envisager l’environnement, puis la partie aérienne de la plante en entier. Alors, je peux passer aux détails et afin de pouvoir les examiner tranquillement une fois à la maison, j’essaye toujours de « voir » sous différents angles.
Et ce qui est remarquable, c’est que c’est toujours insuffisant… une fois au loin.
Pourquoi ?
Parce qu’il s’avère que les classifications évoluent et se complexifient au fil du temps.
Ceci parce que des spécialistes chercheurs spécialisés, non satisfaits d’aller regarder à la loupe jusqu’aux racines comme c’était l’usage au 19ème siècle, s’immiscent jusqu’au coeur de l’ADN, certains étant satisfaits seulement le jour où leur nom peut s’associer à « une nouvelle découverte »!
Pour l’amatrice que je suis, il est vain de lutter.
J’ai seulement besoin d’un nom d’espèce. Peu m’importe la variété quand il faudrait de trop infimes détails pour la déterminer, prendre le risque de raconter n’importe quoi à qui me prendrait pour plus savante que je suis est non-envisageable.
Dans les fiches établies sur ce site au nom de chacune des espèces que j’ai côtoyé, je me fais plaisir en racontant une anecdote ou une autre. Ainsi, il me plait de « partager » ce qu’est ma quête. Une quête solitaire, individuelle, vitale parce que philosophique, riche de multiples digressions, source de métaphores, de réflexions sociétales, de raisonnements complexes et d’infinis questionnements.
Pour commencer, j’invite cependant toujours la rigueur. En toute choses, je sais qu’il est nécessaire de partir d’une base avant de s’envoler.
Il y a toujours un lien vers un site de référence, l’Inventaire National du Patrimoine Naturel où, avec une bonne dose de patience (je sais de quoi je parle) les personnes curieuses pourront découvrir un grand nombre d’informations.
Reconnaitre les orchidées lors des balades (2)
Laisser un commentaire