Allez, c’est la saison.
Pour éviter de « perdre » du temps en ville, pour bénéficier d’un choix « plus grand » voire pour profiter de meilleurs prix (perso, le prix n’est pas un critère) il est devenu normal de faire ses achats « grâce » à internet.
Je résume.
A défaut de faire une marche revigorante de 30mn en direction du centre ville, je passe 30mn à feuilleter mon écran, à chercher dans le monde entier le « truc » dont je veux absolument disposer dans l’instant.
Oui, il faut bien l’avouer, passer par internet est souvent la conséquence d’un « je veux et tout de suite et que ça saute ». Le simple fait de valider une commande procure immédiatement une sensation de « ça c’est fait » participant à la détente. Sans aucune surprise, beaucoup de personnes deviennent « addict » un peu comme aux drogues, le sucre en particulier. C’est le principe de la récompense!
Mais contrairement à ce qui se passe après avoir pris l’air en ville et être revenue les mains vides parfois, les bras chargés d’autre fois ; contrairement à ces balades assez peu polluantes, une fois passée la commande sur le web, une fois ressentie la sensation de « travail » accompli, l’aventure commence.
Bien évidemment j’ai cliqué sur « livraison gratuite à domicile ».
L’attente commence.
Comme j’habite dans mon époque, j’ai dressé tous les liens possibles pour connaitre le jour d’arrivée et en conséquence je reçois plein de messages pour m’indiquer la progression de l’objet désiré.
L’attente se poursuit.
Le jour dit, comme je ne suis pas du genre à rester plantée devant la fenêtre, je trouve dans la boite à lettres un avis de passage et…pas de colis.
C’est que de nos jours, la défiance étant de rigueur, il n’est pas question de laisser un colis « n’importe où » sans consignes précises.
C’est que de nos jours, le temps des livreurs étant archi compté, il est beaucoup plus rapide de déposer un avis dans la boite aux lettres que de sonner « pour rien ».
C’est que de nos jours, beaucoup de boutiques n’arrivent plus à survivre en ville mais plein de services de distribution tournent à plein régime.
C’est une loi que nous apprenions en chimie dans le temps quand il fallait jouer avec les atomes: Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme.
Et bien, vivre avec son temps, c’est pareil.
Car, finalement, il va falloir que j’aille chercher mon colis au mieux à la Poste (c’est pas loin mais il y a toujours la queue) au pire dans un « centre relai ». Bien entendu, il y a des dizaines de « centre relai » et pas toujours à côté et pas toujours exempts de « faire la queue » et parfois il est même nécessaire d’y aller en voiture car je vous met au défis de transporter certains colis sous le bras… et que même que c’était « la bonne raison » pour le faire livrer à domicile!
Bon…
C’est la saison.
Et soyez rassurés, dans quelques semaines, en payant un peu plus, il sera possible d’avoir l’assurance d’être livré même le 24 au soir… En espérant que le livreur fera signe en passant devant chez vous à toute vitesse!
Ah ah ah !
Le coup de l’avis de passage laissé dans la boîte aux lettres alors qu’aucun coup de sonnette n’a retenti et que la chienne n’a même pas eu le temps d’aboyer…
Plus triste : une boîte aux lettres défoncée par un colis trop gros parce que le livreur n’avait pas le temps de repasser et qu’il était très contraint dans ses horaires 🙁 Au-delà de la colère ressentie par l’indélicatesse du livreur, j’ai eu sincèrement de la peine de le savoir prisonnier de sa tournée.
J’avoue faire un certain nombre d’achats en ligne. Par facilité, il est vrai. *Mon* centre-ville est plutôt petit et je n’y trouve pas tout. Utiliser un engin motorisé, chercher où se garer avant de prendre les transports en commun pour aller dans un *vrai* centre-ville au risque d’en revenir bredouille ne m’enchante que très rarement. En plus, je manque cruellement de patience pour faire un tas de magasins, mais ceci est vrai que ce soit de vrais magasins ou que ce soit des magasins en ligne. Et pour finir, la foule de certaines périodes de l’année m’agace au plus haut point.
Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme… alors qu’Internet et les mails sonnaient le glas de la Poste, voici qu’elle renaît de ses cendres grâce à Internet, justement 🙂
Mais dans ce monde où tout se veut rapide, effectivement la tension s’est portée à la fois sur ceux qui préparent les commandes et ceux qui les livrent. Qui de l’entreprise (part de marché) ou du consommateur (avide) a fait qu’il fallait tout le temps avoir tout, tout de suite ?