Tous les chemins mènent à Rome (12)

Mercredi 25 septembre 2013 : Marina di San Nicola – Fregene – Rome

Dernier bivouac
Dernier matin, regard tourné vers l’horizon, en direction du but, désormais bien visible.
Dernière mise à l’eau avec tout ce « bazar », le minimum à la fois indispensable et largement suffisant pour affronter toutes les situations qui s’offraient.
A chaque départ je regardais derrière « de peur » d’oublier quelque chose, à chaque départ, juste après ce coup d’oeil en arrière, j’étais heureuse en me disant que TOUT tenait à si peu de chose, prenant à la fois tant d’importance et si peu de place.

Je longeais la plage et la ville était en filigrane, en fond sonore et visuel. Tout au long du trajet, des hommes s’affairaient à enlever les corps-morts qui maintenaient en place les bouées de l’été.
J’avais l’impression « qu’on » pliait derrière moi, j’arrivais vers mon but et le spectacle était terminé

Fregene est une petite ville de banlieue, une petite station balnéaire sans immeubles en front de mer. Il fallait trouver la plage « Miraggio » sur laquelle j’avais prévu d’arriver, j’ai donc longé très lentement la succession des plages privées encore endormies, cependant visiblement plus luxueuses les unes que les autres.
Pourquoi « Miraggio » et pas une autre?
Certainement parce que s’y tient un club de SUP.
Quand j’avais croisé celui qui l’anime, lors d’une compétition à la fin juin, je lui avais fait part de mon projet italien/romain. Il l’avait accueilli avec un enthousiasme tout méditerranéen.
Au fil des semaines et des messages sans réponse, mon inquiétude était tombée, l’accueil serait tel que je le souhaitais « sans tambour ni trompette ».  

Cette plage restait cependant « la » plage que je devais viser parce qu’il fallait bien décider d’un point d’atterrissage.  

Il ne fait aucun doute que j’avais fait le bon choix. Bien qu’arrivant « comme tombée de la lune », j’ai trouvé sur cette plage un « salvataggio » incroyablement cordial et compréhensif, maîtrisant parfaitement la langue de Molière.
Le « hasard » fait décidément parfaitement son boulot!  

Les « champions » locaux étant en partance pour la BOP c’est un « associé » qui se retrouva, au saut du lit et après un appel téléphonique surprise, avec mon encombrante arrivée à gérer.
Il choisit finalement de ne pas déléguer l’affaire, bien qu’il eut visiblement de nombreux autres chats à fouetter!  
Il me restait à l’attendre.
Avant de le voir arriver, j’ai eu tout à loisir le temps de ranger mon matos, de prendre une douche froide, de m’habiller en citadine et de manger le pain qui me restait et même d’aller remercier le gars de la plage m’avait vu débarquer. Il m’avait bien aidée en téléphonant à « l’associé » pour lui expliquer ce dont j’avais besoin : rentrer à la maison!

Peu après, « l’associé » me posait en haut d’un passage souterrain qu’il fallait franchir pour atteindre la billetterie de la gare de banlieue et retournait à ses affaires.
La planche était restée au club.
Je n’avais plus que mes deux sacs et mes deux pagaies pour terminer le voyage, j’étais à nouveau en autonomie et sans assistance.  
Il me restait une pomme, des amandes, une canette et tout le temps qu’il fallait : à la mi-journée, les trains ne passaient que chaque 45 mn et j’en avais raté un!

Une fois dans le train, en moins de 5mn c’était l’entrée et la traversée de Rome. En passant au dessus du Tibre, j’ai pensé que j’avais été bien inspirée de ne pas tenter d’y naviguer, la couleur de l’eau n’était pas vraiment attirante.  
La gare centrale Roma Termini est gigantesque.
Dans la rue, j’ai posé une photo en souvenir.

Puis, j’ai traîné mes sacs bien lourds vers le guichet où l’employé tenait absolument à me vendre le billet le moins cher, j’ai déposé les bagages à la consigne et j’ai traîné mes guêtres (enfin mes tongs) en ville.  
Guère motivée par le tourisme monumental, j’ai cédé devant les gourmandises sucrées.
La journée s’achevait.
Après un passage dans un cybercafé, je suis retournée à la gare.
Il n’était plus question d’attendre que le vent se calme, il fallait attendre l’arrivée du train de nuit… C’était déjà presque une autre histoire.