Le papillon (bis)

J’ai plein d’histoires de papillons.
Comme…
Par ici et par là
Et toujours plus loin
Je suis un papillon
Butinant inlassablement.

Récemment, en vidant la maison dont l’âme de ma mère s’est envolée, j’ai retrouvé ce papillon bijou que je pensais avoir perdu.
Je me souviens avec précision d’un jour où nous étions parties en ville.
J’avais environ l’âge de raison.
Maman avait pris soin de « me faire belle » comme une petite fille modèle à laquelle elle rêvait sans doute. Elle avait donc accroché la petite broche papillon (offerte par ma marraine) sur l’unique manteau que j’ai jamais eu, remonté mes chaussettes et blanchi mes chaussures blanches du dimanche.
Où devions nous aller?
je n’en sais rien.
Ce dont je me souviens c’est que lorsque nous sommes rentrées, le papillon était perdu.

En le retrouvant dans son écrin, j’ai pourtant constaté qu’il n’avait jamais été perdu.
Il y a des mystères,
Des histoires de « grands » qui dépassent l’imagination des enfants.
C’est ainsi.
Les parents font toujours de leur mieux pour emmener les enfants vers la vie dont ils rêvent pour eux, n’est-ce pas ?

En cette période d’examen où des parents annoncent au monde entier la « réussite » de leur rejetons avec force mentions et félicitations comme s’ils se félicitaient eux-même, j’ai une pensée toute particulière pour ces papillons multicolores qui questionnent les parents.

Ces êtres un peu à la marge, toujours lumineux au point d’inquiéter souvent, de semer le trouble toujours, ces merveilleux papillons qui butinent à leur gré, passant d’une fleur à l’autre, par ici et par là, sans s’arrêter sur une recette, fut-elle vantée comme infaillible.
Ils l’ignorent, la recette… ils ont la leur et jamais ne la connaissent vraiment.

Aucune vie n’est vraiment traçable à l’avance.
J’entends les aspirations des « grands » qui se targuent d’éléver « les petits »,
Je comprends avec mes tripes de mère-poule.
Mais je sais
Avec les deux L de mon prénom, je sais tout au fond de mon ventre,
Que les papillons ont besoin de casser eux même leur cocon pour devenir fort,
Pour s’envoler loin dans le sens qui leur va bien
Et je sais que certaines variétés commencent avant les autres!

5 réflexions sur « Le papillon (bis) »

  1. Anonyme

    Pfffiou…. merci, merci, merci…que d’émotions…
    Grâce à toi, en ce midi du 8 juillet, et (même si depuis plusieurs mois je commence à lâcher prise et à m’obliger à faire confiance) presque pour la première fois de façon positive, je me demande quelles surprises nous réserve la suite… où va nous emmener notre papillon peu ordinaire… surement plus loin que ce que nous l’imaginons…ou du moins vers des sentiers inconnus, voire étrangers pour nous…

  2. KaMaïa

    Quel jolie broche !

    Et donc tu n’as jamais su par quel mystère le papillon qui était perdu ne l’était plus… ?

    Ton message fait étrangement écho à mon statut du jour 🙂
    J’ai essayé de laisser mon papillon casser son cocon et prendre une direction que j’estimais ne pas forcément être la meilleure et… finalement, en maman-papillon, je me vois obligée de rattraper le coup aujourd’hui tout en me disant qu’il se serait peut-être mieux envolé dans ce sens-là qu’il souhaitait, que dans celui-ci qui serait académiquement « mieux » pour lui.

    Ma foi, nous verrons bien ! 🙂

    1. Joelle Auteur de l’article

      En trouvant la broche à sa place dans le tiroir, j’ai immédiatement pensé que maman m’avait raconté qu’elle était perdue pour avoir une bonne raison de ne plus m’en affubler. Peut-être avait-elle peur que je la perde en vrai? Peut-être que j’avais « failli » la perdre et qu’elle l’avait raccrochée en urgence? Je ne sais pas et c’est vraiment sans importance.
      Le fait est que j’ai eu plaisir à retrouver cette petite broche porteuse de sens à mes yeux.

      Sur la lancée, je suis allée lire ton statut FB du jour et comme je suis espiègle je me suis demandé à quoi pouvait ressembler une maman-poule-lionne-papillon s’affirmant licorne et parfois zébrée 😀
      J’aime jouer, tu me connais! Alors différents dessins animés sont passés devant mes yeux 😉

      En tout cas ton poussin semble pour l’instant parfaitement dans le cadre des sages félicitations.
      Et oui, les parents souhaitent toujours le meilleur pour leurs enfants (pas les papillons qui pondent parfois en vol!!!) le seul « truc » c’est qu’en temps qu’humain, il est facile de connaitre le « meilleur pour soi-même » et impossible d’avoir la moindre idée au sujet du « meilleur pour l’autre ». Et c’est ce qui me fascine! 🙂

  3. Patoche

    Tout est dit . Belle et merveilleuse comparaison. J’adore te lire .

    1. Joelle Auteur de l’article

      Merci à Toi.
      C’est important d’avoir des retours et c’est encourageant aussi. 🙂

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