La tristesse n’est qu’un mur entre deux jardins
Khalil Gibran, Lorsque l’Amour vous fait signe, suivez-le (avec les calligraphies Lassaâd Metoui) Editions JC Lattès, 2003, ISBN 978-2-7096-2458-3
Il fallait que je sois à 15h à l’aéroport.
Pas question de gâcher la dernière matinée.
Encore imprégnée par les visites de la veille, un pied dans le passé un autre dans l’avenir, j’avais besoin de respirer l’air du jour sur les plages qui s’étendaient, autrefois, dans le dos des baraquements abritant les ouvriers du sucre.
J’ai stationné la voiture à Païa et je suis partie en marche lente.
Baldwin park, Spreckelsville beach (peut-être bientôt Kai-Lenny Beach ?) il y avait là, mêlés, le sucre d’antan et le tourisme d’aujourd’hui.
Demain est inconnu, c’est sa vocation depuis qu’il existe !
Quand les propriétés privées m’ont barré le passage, j’ai fait demi-tour sans insister.
Au milieu de l’immense plage de sable blanc, au niveau de la tour des « life-guards », là où il est écrit « dangerous shore break », j’ai vu une tortue qui venait prendre son bol d’air entre deux vagues.
Aussitôt, avec une pensée pour S. qui n’avait pas pu réaliser son désir de nager avec les tortues lors de son dernier jour à Maui, j’ai ôté mes vêtements et je me suis jetée à l’eau.
Une énorme tortue était dans le coin, broutant ses algues préférées sur les rochers de corail mort.
C’était comme un cadeau que d’être là, bercée par la surface du Pacifique, le regard accroché à cette tortue, bercée par le courant sous-marin.
Je n’ai rien fait de plus que d’être là.
Flottante
A l’interface entre ciel et eau.
Entre là-bas et ici.
Et je suis sortie.
Voilà.
C’était fini.
Je fus à l’aéroport à l’heure dite.
J’ai rendu l’énorme carrosse avant qu’il ne redevienne potiron et du coup j’ai récupéré la caution.
Et c’était l’heure de rentrer dans l’aérogare, de trainer, de décoller, d’atterrir, de trainer, de décoller encore, d’atterrir plus loin, de trainer toujours, de décoller à nouveau, etc…
Maui-Oahu-Seattle-Paris-Nantes
Départ le 16 août en début d’après-midi – Arrivée le 18 aout en fin d’après-midi
De porte de maison à porte de maison
C’est un long, très long voyage.
Sans aucune inquiétude, je l’avais abordé.
Le sommeil est un truc que j’ai parfaitement apprivoisé depuis des lustres.
Le seul « truc » qui fait souffrir mon vieux corps, c’est l’impossibilité de se relaxer en position allongée. J’avais tout prévu : trois chaises alignées ont fait l’affaire ! Dans mon « bagage à main », matelas ultra-light de rando, duvet et oreiller n’attendaient que la longue escale de Seattle pour entrer dans la danse.
Ce fut doux.
A la maison, il y avait du pain sur la planche dans tous les sens.
Il n’y avait rien dans le frigo, je l’avais prévu.
J’ai remonté mes manches.
J’ai rempli le frigo.
J’ai affronté le jetlag.
Et j’ai mis les mains à la pâte !
Je termine tout juste.
Il est probable que dès la semaine prochaine, je vais enfin rentrer dans le train-train joellien !
Joelle j’ai eu un immense plaisir de te lire. Je me revoyais souvent dans certaines situations où lieux.
Tes ressentis sont parfois les miens. Un voyage inoubliable lorsqu’on voit le temps pour y arriver mais le temps ne compte pas. Je suis sûre que tu aurais aimé rester un peu plus longtemps mais il est doux de revenir chez soi . Au plaisir de se voir. Biz.
Merci à Toi, c’était cool de savoir que tu « suivais »
Je ne suis pas certaine d’avoir eu envie de rester plus : c’est une île et on tourne vite en rond dans une île.
Là-bas, soit tu bosses avec le tourisme ou autour des sports nautiques (les places sont chères), soit il n’y a pas grand chose d’autre à faire que de filer son cocon sans espoir d’envol!
J’ai même pas trouvé l’endroit où j’aimerai me poser pour écrire un livre 😉 : sur la côte il y a trop d’énergie, sur les hauts trop de brume! 😀
Cette île t’a marqué. … tu as vécu des moments forts avec ET et puis tu t’y es ressourcée. J’ai souvent entendu que vivre sur une île n’a qu’un temps. … maintenant je vais passer ton petit roman à Christophe. et je suis sûr qu’il l’appréciera comme moi.