Adèle est née


C’est pas passé à la télé ni sur les réseaux sociaux, c’est banalement quotidien.

Chaque jour de nouveaux terriens débarquent sur terre, chaque jour d’autres montent au ciel!
Enfin quand je dis « montent au ciel », c’est parce que la légende est tenace, à moins qu’on ne considère les crémations de manière métaphorique!
Oui, je sais, c’est du tout cru, du brut joellien!
En fait, c’est surtout un jeu avec les mots : arriver sur terre, monter au ciel… Naitre et mourir… C’est la vie, simplement la vie.

Et j’aime ce mouvement qui nous fait sortir des entrailles mystérieuses, nous dépose « sur terre », nous laisse chercher un chemin puis nous emporte inexorablement vers un ciel dont personne n’est jamais revenu.

Après ces quelques lignes, vous comprendrez facilement combien pondre un titre à propos de ce billet fut ardu!

Tout a commencé cette nuit.
Et si tout à commencé cette nuit, c’est simplement parce qu’hier dans la nuit, je me suis rendue auprès de celle pour qui « ça commençait ».
Et elle m’appela simplement, parce que depuis quelque mois la gestation avançait.
Et l’avancée de la gestation n’était que la suite simple d’un commencement, il y a un peu plus de huit mois…
Dois-je écrire une énième fois que je suis follement amoureuse de la Vie, de son éternel recommencement, de son infinitude, de son impermanence, à moins que ce ne soit seulement du mouvement? De la respiration?
Voilà, je viens de l’écrire.

Donc, cette nuit, j’étais réveillée très tôt comme d’habitude.

Dans la nuit noire, plusieurs possibilités adviennent : lire, écrire ou écouter.
Quand j’en ai marre d’écouter mes pensées (et c’est fréquent), quand il n’est pas l’heure d’écrire, quand il n’est plus l’heure de lire, j’écoute la radio. J’écoute toujours la même fréquence, chez moi, c’est 94.2.
C’est une radio où les gens parlent tranquillement, parfois avec beaucoup d’érudition, souvent de manière touchante.
Et cette nuit, j’ai entendu parler de vie.
J’ai tendu l’oreille, j’ai ouvert tout grand mon attention somnolente, il était bel et bien question de mises au monde… comme par hasard… de diverses mises au monde!
Après avoir consciencieusement noté le nom de l’intervenant sur un espace vif de ma mémoire assoupie, je me suis laissée embarquer pour jouer les prolongations dans les bras de Morphée. C’est jamais bien long la période des prolongations, mais c’est une occasion de centrer dont je profite avec délectation.

Dès que j’eus mis pied à terre, au lever du jour, j’ai bu un café.
Oui, c’est banalement quotidien!
Oui, aussi banal que l’arrivée de petits terriens sur terre!
Et, avec l’odeur du café dans la bouche,
Toutes les idées en vadrouille se sont assemblées de manière fort logique.

Les pensées soulevées par les émotions vécues la veille faisaient bloc : Il y avait le chiffre trois, il y avait « quatrième », il y avait des naissances, un enfant qui voit le jour, une merveilleuse session dans les vagues en compagnie de « mes gars », une conversation au coin du feu, un retour philosophique… pour lier ce « tout » il y avait mes souvenirs de maïeutique, Les « bonnes » raisons de chaque passage, « ob-stare », etc, etc…
Dans ce bloc hétéroclite, je voyais se dessiner très précisément une histoire d’homme qui n’aurait pas d’existence sans la présence des mères, une longue histoire de maternité qui ne pourrait jamais voir le jour sans la présence des mâles.
Car , j’ai toujours tissé ensemble les deux genres, les deux sexes, sans jamais les opposer, les séparer, prêter attention à un fil plus qu’à un autre.
Moi qui fut tellement ce qu’on appelait « garçon manqué » ;  je suis née mère en traversant mon corps, emportée par la vitalité de mes fils.
Depuis toujours, je cherche, j’explore et je passe au service d’une complexité qui est absolument neutre, sans camp déterminé, définitivement multicolore.
Je peux affirmer « OUI, la naissance n’est pas une histoire de femmes ».
Et je me moque bien de ce qu’en racontent les microcosmes militaires.
D’ailleurs à leur tête, avez vous bien regardé qui tire les ficelles?

En résumé : Adèle est née, d’un mâle et d’une femelle.
C’est tellement banal!

8 réflexions sur « Adèle est née »

  1. Anne-Sophie

    En cours d’aterrissage …. je viens de lire enfin tes mots….
    Beaucoup de fils qui se mêlent , je laisse poser tel quel en attendant la suite
    Et à nouveau Bienvenue à Adèle..!

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    1. Joelle Auteur de l’article

      Bon atterrissage, tu dois avoir en tête une tonne de souvenirs à classer 😉
      Merci d’être passée 🙂

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  2. Marie R

    C’est drôle que tu écrives ce billet, j’adore les échos reliés 🙂
    Il y’a quelque jours, avec une maman 2 en 1 prête à donner vie qui m’a demandé du soutien, (maman que tu as accompagnée pour sa 2ème ); nous avons évoqué avec tendresse et, pour ma part une douce nostalgie, ce que ce fut de vivre, découvrir pour moi! la naissance avec toi…
    Et ta présence si singulière et si précieuse… Et l’importance que ces 2 instants de vie extraordinairement banals ont toujours pour moi, et je l’espère pour mes chers petits !
    Merci de ces mots que je savoure immensément….

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    1. Joelle Auteur de l’article

      Ah, la reliance et ses mystères… Merci Marie
      Tu me diras en MP qui est cette personne? J’aime bien laisser remonter les visages, les ambiances, les souvenirs et parfois même ressortir le dossier, y lire les poèmes posés à la place des courbes chiffrées et tout et tout…

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      1. Marie

        L’autre Marie répond ici:
        Le temps de deux en un est pour elle fini.
        Elle a toujours un regard amoureux pour les naissances, mais il s’est elargi, elle ne guette plus
        L’arrivée de petits d’homme elle observe comment la nature se renouvelle elle aussi. De pousse en feuille, de bouton en fleur, de petits au nid au premier envoi, rien autour d’elle ne lui échappe plus . Tu as raison, la naissance n’est pas une histoire de femme, pour moi c’est une histoire d’être.

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  3. Sauf-i

    Bon, je n’ai pas tout saisi aux sous entendus joellien, mais c’est tellement banal.

    Bienvenue Adèle ! 🙂

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    1. Joelle Auteur de l’article

      Merci pour Adèle 🙂
      😉 Page 31 de « Eloge, à traits communs » : « du banal à l’extraordinaire » 😉

      Des chapitres entiers sont à écrire entre les lignes. C’est un tour d’acrobatie que je fais à chaque fois pour essayer de faire bref, pour essayer de poser des questions, pour tenter de recevoir vos échos et tout et tout! 😉
      C’est doux te te lire ici 🙂

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