Emotion intense aujourd’hui en visitant une exposition à L’Atelier.
C’est que la semaine fut difficile, tendue.
Davantage encore que les précédentes.
Il en va ainsi des passages de vie, des saisons, des vagues et des paysages, il y a des hauts, des moins haut, des bas, des très bas.
Le juste milieu est sur le papier, pas dans la vie en vrai.
Par le jeu des équations, il est possible d’amortir une sinusoïde mais en actant au long cours sur un grand nombre d’échelles, c’est peine perdue.
A certains moments, j’ai eu l’impression d’être coincée dans un bocal, me cognant de tous les côtés, incapable de trouver la sortie.
Et ce matin, la météo a changé.
Il y avait du bricolage prévu, nous avons commencé par manger des croissants en buvant du café, nous avons réparé les bateaux et nous avons beaucoup parlé, de tout, de rien et même de philosophie.
Le ciel était chargé, le vent soufflait et je suis partie sur l’eau, seule.
Rien n’est plus énergisant que le vent!
Le décollage était imminent.
Je suis allée marcher, tranquille.
J’ai vu l’affiche.
Jamais elle ne m’avait effleuré le regard les jours précédents.
C’était sur mon chemin, je suis entrée.
« Mon nom est personne » Ce fut un western dans la catégorie « spaghetti » spécialité chère aux années 70. J’adorais!
Et ce n’est pourtant pas ce qui m’appelait dans le titre de cette exposition.
En lisant ce titre « mon nom est personne » m’est apparu la folie de la double contrainte au coeur de laquelle je me débatais douloureusement.
La folie est le piment de la vie.
J’en sentais soudain le piquant intense et délicieux de cette double contrainte.
Elle pris sens, formidablement.
Dès l’entré dans le coeur de L’Atelier, happée par la musique et les oeuvres envahissant les murs , embarquée sur le flot de l’émotion par la grâce d’un instant magique où tout soudain s’éclaire, j’ai retrouvé mon cap.
Le cap.
Le cap qui passe par l’expérience, l’expérimentation enthousiaste, fascinante, merveilleuse.
Le cap qui entraine vers plus loin et plus haut.
Une page est tournée.
Une autre s’ouvre.
Mon nom est personne et j’existe encore davantage.