En marge 6
Sur la platine, l’orchestre philharmonique de Vienne joue Beethoven sous la direction de Simon Rattle, symphonie N°9.
Je reste inconditionnelle de Beethoven, de Van Gogh et de Rimbaud.
C’est pour ainsi dire une trilogie qui m’emporte souvent. Devant la facilité avec laquelle je suis émerveillée par de multiples créations, il est presque étonnant de constater la puissance des attaches émotionnelles.
Le soleil a envahi le jardin.
Je range le petit bureau. Il est temps d’empiler les dictionnaires. Au placard, rimes, synonymes, homonymes et antonymes, au diable acrostiches et oxymores, c’est l’heure de la pause.
En passant je découvre une vieille facture, perdue sous un tas, enfouie parmi les laissés-pour-compte, je vais l’honorer avec un mois de retard… Le ciel est toujours au dessus de nous…
Au deuxième mouvement de la pièce, impossible de résister, il faut hausser le son, il faut que dansent les vibrations et que les endorphines coulent délicieusement le long de toutes mes cellules en attente… La musique est envoûtante.
Là-bas, au loin un ouvrage prend forme. Là, à quelques kilomètres, un autre s’achève. Il ne reste que l’attente, ce passage formidable d’un temps à l’autre où l’absence est entièrement présence.
Il y a quelques jours, je voyais jaillir les larmes d’un père qui vivait pleinement le moment suspendu où se donne la vie. L’instant où le doute n’est plus permis mais où la rencontre n’est pas encore effective. L’instant qui cristallise la peur et l’espoir, la lumière et le chaos, le vide et le plein…
Aujourd’hui, demain ou plus tard, ce même tourbillon m’emportera plus loin.
Adagio molto e cantabile
La tentative de poser les mots sur ce billet s’évapore en notes… Je suis entre deux, c’est assez fou… Tout est écrit et rien n’est là….
J’ai du boulot tantôt, il fait beau… Je savoure intensément le chemin parcouru……..