Rentrée

A traits communs 8
L’impermanence se nourrissant d’alternances, la rentrée ne fut pas aussi studieuse que la raison l’aurait désirée.
En rendant la copie, c’est une formidable énergie que je lâchais. Il fallait que je considère l’évidence. Avant de tirer la flèche suivante, il fallait le temps de recharger.

Je papillonais, butinant ce que je pouvais.

L’artiste avait enfin achevé le dessin. Je l’ai découvert grandeur nature, fascinée par ce qu’il contient, tout y est. En attente de son passage chez le photograveur, il demeure aujourd’hui soigneusement rangé, sur la plus haute étagère de la bibliothèque.

Côté photo et mise en page, nous procrastinons autant l’une que l’autre! Histoires de femmes dans la vie réelle, en équilibre instable entre aspirations et respirations. Nous vivons à des saisons différentes, mais il existe une réelle sororité qui nous entraîne et nous disperse.

J’ai cependant réussi à faire une évaluation financière. En obtenant les devis de l’imprimeur et du photograveur. Le doute s’est alors installé dans une nouvelle posture. Etait-il justifié de ponctionner dans mes économies la valeur d’une voiture neuve (petite, certes, mais neuve!) pour réaliser un rêve?
Comme dans l’unique livre qui avait accompagné ma petite enfance, je voyais l’ange noir face à l’ange blanc. Il n’était pas vraiment question de bonne ou mauvaise action, mais je pesais le combat entre l’élan et la raison.

Le mouvement l’emporta… N’est-ce pas ainsi que la vie existe?

Je rajoutais l’humour sur la tartine, imaginant un banquet l’été prochain où nous poserions une nappe blanche et des victuailles sur les cartons pleins de rêves invendus alignés dans le jardin…
Pourtant j’imaginais aussi la pénurie, celle qui définie la rareté. Il n’y aura jamais de réédition avec la même qualité.

Encore, toujours et aujourd’hui, c’est sur le fil que je danse !