Balayer devant sa porte

Ma ville est encore submergée par les amoncellements de sacs poubelles.
Que souffle le vent et volent les papiers.
Que souffle la « colère » et brûlent les ordures.

Balayer devant sa porte… c’est une locution!
De même il est assez commun de regarder la paille dans l’oeil du voisin,
N’est-ce pas?

Je revenais de la boulangerie ce matin.
La fête foraine était encore silencieuse et pourtant les propriétaires des manèges s’affairaient en préparant l’après-midi. L’un deux, muni d’un jet à pression faisait le ménage devant chez lui et jusqu’en bas des escaliers monumentaux qui précèdent son emplacement. En bas de ces escaliers sont « rangés » des centaines de sacs, ceux des forains, comme autant de preuves de leur propre consommation. Les escalier eux-mêmes sont jonchés de cannettes vides et d’emballages gras, trâces encore vivantes du passage des consommateurs de manèges.
L’homme balayait devant sa porte…

Plus loin, dans la ruelle pavée qui mène à ce qui fut la chapelle du château, au temps lointain des princes, bien avant que le préfet Poubelle n’ait l’idée de rendre les rues plus salubres, dans la ruelle pavée une dame s’affairait.
Une belle dame d’un âge très avancé, poudrée de rose et habillée « en dimanche », balayait devant sa porte. Elle peinait à se baisser et son bras était à peine assez long pour récupérer la poussière.
Je l’ai saluée.
Nous avons échangé des propos au sujet de l’air du temps et des fleurs plantées devant chez nous.

Puis, poursuivant ma route, je me questionnais.
Combien de « on » combien de « ils » prennent le temps de balayer devant leur porte avant d’exiger que les « on » et les « ils » se chargent d’améliorer les conditions de vie de toute la société?

Et cette question, comme tant d’autres demeurent sans réponse.

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