Ces changements là (2)

Direction le Nord Cotentin à l’ouest de Cherbourg pour commencer.

En prenant la décision de m’aventurer « dans le nord » j’acceptais la possibilité de fraicheur autant que la probabilité de pluies et de brumes.
La voiture s’étant imposée en temps que simplissime et minimaliste « camping-car », je savais pouvoir dormir au sec, évitant tout pliage de tente mouillée au petit matin.
Le soucis du poids d’un sac a dos de « randonnée autonome au long cours » devenant accessoire, je pouvais même embarquer un petit réchaud afin de me préparer un café chaud le matin et une soupe le soir, deux actions très dopantes et énergisantes en cas de météorologie défavorable.
Pour le reste je suis restée avec mes habitudes : aucun stock notable (sauf les noisettes) en nourriture ni en eau, vêtements de base, couverture de survie, couteau de poche, peigne et brosse à dents.
A noter que tout en acceptant la possibilité de pluie battante sur toute une journée de marche, j’ai quand même investi dans une véritable cape de pluie (la plus légère quand même) en matière top haut de gamme, donc à un prix top élevé : impossible d’avoir rien sans rien. Et sur ce point particulier, ce fut vraiment une bonne idée d’investissement (je me demande quand même dans quelle mesure la « mode post-covidienne de randonnée » n’a pas boosté les « créateurs » de confort pour bobo : je n’avais pas vu ce produit là avec cette technicité là auparavant. Certes, je n’avais pas cherché!)

J’avais un souvenir très précis du Cotentin, des souvenirs délicieux même, remontant à une époque lointaine où nous y avions résidé. En conséquence, je savais précisément où trouver les « à pic », la vie sauvage et aussi les points de ravitaillement faciles d’accès loins des embouteillages.
Les deux premières journées furent parfaites.
Les paysages collaient avec mes souvenirs tant que je regardais du côté de la mer.
La chaleur était là, les grandes marées faisaient leur show, j’ai marché tranquille deux fois trente bornes et…
… Et il n’y avait plus de falaises!

Que faire alors?
Dilemme : rejoindre la Bretagne sans attendre ou trainer encore un peu en Cotentin?

J’ai déplié les cartes.
Faire un choix judicieux en début de balade, alors même que j’étais à peine rentrée dans le rythme, s’avérait délicat. Je tenais à une bonne répartition des trajets motorisés, autrement dit, mon goût pour une certaine rigueur dans l’improvisation me disait que des beaux pointillés se doivent d’être réguliers.
J’ai replié les cartes.
Et déplié, et replié.
Ma décision était prise : aller faire un tour à Chausey que je ne connais pas.
Autre avantage de la voiture, sans soucis de recharge de smartphone, j’ai pu réserver illico en ligne, avant d’avoir le temps de changer d’avis.

Le troisième jour fut donc un jour entre parenthèse, un jour ilien dans un univers entièrement dédié aux touristes, dans un univers d’où l’âme s’est quasiment envolée.
Ce fut une expérience.
Et j’aime les expériences.
J’ai fait deux fois le tour de l’île, j’ai marché d’une île à l’autre grâce à la marée basse de grande marée, j’ai fait des tas de cailloux, écouté les oiseaux voler, marché encore, cherchant jusqu’à l’ultime moment où être pour éviter d’être au milieu « des autres », puis il fut l’heure du dernier bateau, de la voiture et de la route jusqu’à un parking sauvage au bord de l’eau, en Bretagne!

A suivre

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