Dactylorhiza praetermissa

Décrit par Karoly Rezso Soo en 1962

L’Orchis oublié, la Dactylorhize négligée, ces noms usuels éclairent la toute la complexité d’identification qui règne à l’intérieur du genre Dactylorhiza.
Ce genre fut le principal objet d’étude pour le botaniste hongrois Karoly Rezso Soo, ceci après que le botaniste hollandais Pieter Vermeulen (1899-1981) ait posé (en 1947) les nouvelles bases qui distinguaient définitivement ce genre de celui des orchis.

Les espèces existantes en Loire-Atlantique, département où la présence des orchidées sauvages est suffisamment rare pour faciliter leur reconnaissance, ne m’avaient pas permis d’expérimenter le doute tel qu’il m’est tombé dessus en découvrant les espèces d’autres régions.
Peu à peu, j’ai compris combien l’approche est déroutante sur le terrain. Les espèces présentent une très grande variabilité, s’hybrident super facilement, s’adaptent constamment. J’imagine facilement les interminables conversations entre spécialistes, argumentant en faveur de l’une ou de l’autre à coup d’analyses statistiques, moléculaires et génétiques.

Alors, je fais simple.
Je considère la date de rencontre (certaines espèces sont toujours précoces, d’autres toujours tardives), le lieu (certaines espèces résident uniquement au sud ou seulement au nord, exclusivement en montagnes ou toujours en plaine) l’environnement (certaines espèces adorent pousser les pieds dans l’eau, d’autres apprécient les milieux plutôt acide ou plutôt alcalin) et les traits les plus grossiers de l’aspect (largeur du labelle, découpe particulière, dessins caractéristiques, couleur unique ou non)
Ainsi avec seulement ces trois points, je peux écarter des espèces, me concentrer sur des possibles. Il me reste, en cas de doute, à demander l’avis de personnes plus expérimentées, tout en sachant que les plus savantes ne sont pas toujours celles qui hésitent le moins.

Pour revenir à l’Orchis oublié, je l’ai vu en Bretagne du nord, dans les dépressions dunaires humides, à la toute fin du mois de juin. Il m’en fait voir de toutes les couleurs, j’en ai tout un catalogue d’images que je peux regarder inlassablement sans être et capable d’en préférer une à une autre.

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