En 2018, à l’occasion de la célèbre course M2O, j’ai passé trois semaines dans l’archipel hawaïen.
Là-bas, comme sur l’île de la Réunion que nous avions habité 20 ans auparavant, les orchidées sont des plantes de jardin, au même titre que les pélargonium, les hortensias ou les ancolies de nos jardins de France métropolitaine.
Ce sont des plantes « fabriquées » afin de plaire aux jardiniers.
Etant logée chez des amis sur chacune des îles (O’ahu, Maui et Moloka’i), j’ai eu le plaisir de me balader dans les quartiers, d’admirer les jardins sans prétention et tous offraient le même plaisir des couleurs et de la luxuriance à mes yeux peu habitués.
Gourmande, j’ai désiré en voir davantage encore et j’ai visité divers jardins à entrée payante.
Et là, quelle ne fut pas ma surprise en constatant que les orchidées étaient quasiment absentes, ce qui était soigneusement présenté dans ces jardins, c’était principalement des plantes exotiques, des hortensias par exemple!
Et alors qu’en fut-il côté sauvage ?
J’ai arpenté les rivages et les volcans en premier et j’ai aussi pris le temps de me perdre dans la brume des forêts où voyagent les arcs en ciel, ceux là-mêmes qui donnent à l’archipel le titre de « rainbow state ». J’ai fouillé des yeux les ombres et les lumières, avec attention mais sans succès. Peut-être parce que j’ignorais ce que je cherchais?
Et puis un jour, grimpant dans un brouillard dense sur un des versants les plus humides d’O’ahu, dans ces conditions étonnantes où l’océan n’est plus que le son de son fracas contre la falaise, où le ciel se perd dans l’infinie grisaille, j’ai vu à mes pieds une fleur d’orchidée.
Courbée par le poids de l’eau, fragile, perdue dans les herbes, elle fit ma joie.
Aucune habitation, aucune ruine à proximité, nous étions seules elle et moi, face à face dans cette nature détrempée. Elle, probable descendante ensauvagée d’une plante de jardin, moi jardinière solitaire en goguette sur une île étrangère.
Histoire d’îles et d’orchidées
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