Tous les chemins mènent à Rome


En août 2013, il était temps d’informer la communauté française du SUP au sujet de mon idée de balade annuelle.
Pour rappel, le Stand Up Paddle (SUP) était encore balbutiant dans nos contrées et le dictionnaire de la langue française ne l’avait pas déjà catalogué sous l’étrange terme « paddle » qui est de mise aujourd’hui dans l’hexagone et seulement là. C’est un étrange reflet de la méconnaissance de la langue de Shakespeare dans la belle France. Je souris chaque fois que j’entends des gens me raconter comment ils sont tombé de « leur paddle » ou le choix de « paddle gonflable » qu’il viennent d’effectuer! C’est cocasse à mes oreilles.

Le SUP était balbutiant et la toile était moins bien garnie en divers récits qu’aujourd’hui, j’avais l’impression de débroussailler et d’être un peu à l’avant garde en partant à l’aventure debout sur ma planche.
C’est donc en ces termes que j’ai lancé l’annonce sur le forum où j’avais raconté la descente de la Loire l’année précédente :

« Il est temps de dévoiler la balade prévue
Comme l’année dernière, il ne s’agit ni d’un défi, ni d’un record à établir, simplement d’une aventure tranquille comme je les aime.
Ce sera en mer, sans bateau suiveur, sans assistance programmée à terre, sans balise, sans téléphone, sans alerte tonitruante : juste quelques lignes dans le forum, une pagaie, une planche, une bonne femme et quelques bagages… Comme d’habitude », quoi !  

Après avoir parcouru debout le grand fleuve sauvage, ce sont les côtes du berceau de notre civilisation que je vais longer sur l’air de « Tous les chemins mènent à Rome ». Actuellement, la signification retenue par le dictionnaire pour cette expression est la suivante :   » De multiples moyens sont envisageables pour parvenir à une même fin. » 
Il semble que ce soit Alain de Lille qui ait affirmé en premier : « Mille viae ducunt homines per saecula Romam qui Dominum toto quaerere corde voluut. » (« Mille routes conduisent depuis des siècles à Rome les hommes qui désirent rechercher le Maître de tout leur cœur. ») mais finalement peu importe !  

Sans chercher à plagier le titre du dernier livre de JC.Rufin, je dirais que je suis toujours à la recherche d’immortelles randonnées.  

Donc voilà le projet : partir de Marseille et rallier Rome à coups pagaies, un millier de kilomètres, une multitude de marinas, des paysages extraordinaires, des plages privées à gogo, le tumulte de la méditerranée, deux ports gigantesques à passer, des centaines de points d’interrogation et une seule démangeaison : vivement le jour du départ ! »


Le 25 Septembre 2013 – 17:17, je reprenais contact avec le forum.

« Me voila au cyber espace dans une des rues un peu glauques de Roma Termini (gare centrale de Rome), question contrastes, je suis gâtée  
Je ne prends pas le temps de lire en détail tous les messages que vous avez écrit, mais je vous remercie d’avoir suivi l’aventure.
Je me suis vraiment régalée avec des conditions de mer TRES variées et je suis super heureuse d’avoir eu la chance de vivre ça!
Marseille-Rome sur un « engin de plage », non seulement c’est vraiment possible, mais, en plus ce fut bien souvent carrément magique, comme se retrouver invitée à boire un café sur un yacht, hier en plein milieu d’un immense downwind. J’en n’avais même pas rêvé, et hop, hop,hop, c’est arrivé    
J’ai un certain nombres de photos, j’espère qu’elles rendront les instants que je souhaitais partager  
Dès ce soir 23h, le périple va se poursuivre, de rame en rame (de train, en train) avec pas moins de cinq changements pour arriver à mon point de départ, récupérer la voiture et prendre le temps de répondre a vous questions, une fois rentrée à Nantes  
A bientôt. »


Nous sommes en aout 2019 et je recopie ici ce souvenir.
Ce faisant, une foule d’images remontent dans ma mémoire, et autant d’émotions.

Avec la distance posée par le temps, je peux dire que ce cheminement fut un fantastique périple à ma rencontre. La descente de la Loire m’avait beaucoup appris, chercher à atteindre Rome fut cent fois plus riche d’enseignements tant l’imprévisible était au détour du chemin comme sur une voie royale.

Dans les pages qui suivent, je retouche à peine le récit que j’avais fait à l’époque, le laissant rempli avec les anecdotes parfois futiles qui me semblaient importantes à raconter.

Il me semble que « les petits riens » font la force d’une aventure. je vous laisse en juger!


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *