Tous les chemins mènent à Rome (fin)

Jeudi 26 septembre 2013 : Rome – Genova – Vintimille – Nice – Marseille

D’abord, je ne comprends toujours pas ce qui avait motivé le guichetier pour me vendre une place assise « pas chère » dans le train de nuit Naples-Rome-Turin. Ce qui est certain, c’est qu’il ne voulait pas me faire d’autres propositions et me vantait cette possibilité comme étant la meilleure  

Finalement, je n’ai pas regretté.
C’était inconfortable, mais je me suis emballée dans mon duvet et j’ai pu me reposer « chez moi » au milieu du va et vient, entre les hommes du compartiment, entre le passage des policiers en arme, les bavardages incessants, les migrants paumés et les dizaines d’arrêts jamais annoncés  

J’ai d’autant moins regretté que le fait de guetter chaque station m’a permis de remonter le temps en remontant mon parcours. Car le train longe très précisément la côte et je voyais de nuit les villes que je n’avais fait qu’effleurer de jour.
Dans mon imagination, malgré la fatigue, la magie opérait encore    

Le voyage retour avait commencé la veille, dès mon débarquement sur la plage même si je l’ignorais encore, puis plus précisément vers 23h, après avoir longé le quai déserté par les travailleurs en direction du train de banlieue.

1° Rome-Rome
L’attente avait commencé.
Le quai se remplissait d’une foule grise avec quelques touristes allemands, quelques familles et beaucoup d’hommes seuls, sans bagages, pleins d’espoir.
Ceux-ci formaient des grappes, parlant un langage exotique s’échangeant cigarettes et boissons étranges.
Le train devait arriver à 0h15, il arriva avec un retard de 30mn.
Pour ma part, c’était sans problème, à un détail près : les gares n’étant pas annoncées, il fallait réussir à descendre dans la bonne sans connaitre l’horaire d’arrivée.  
Par exemple : pour qui souhaitait, comme moi et sans connaitre, rejoindre « Gènes Principal » alors qu’il y a au moins 5 arrêts à Gènes et que l’affichage en gare est minimaliste il était illusoire de se fier à l’horaire indicatif! C’est comme ça que je me suis vue « repêcher » des touristes allemands (ils allaient eux aussi à Marseille) qui descendaient à « la bonne heure » sans regarder le nom de leur station.  

2° Gènes-Vintimiglia

A Gène principal, il fallait changer de train et attraper un TER.
D’un coup l’ambiance était totalement différente. C’était l’heure de partir au boulot et c’était l’heure des écoliers. Il faisait assez gris et je mesurais la chance qui m’avait accompagnée avec une météo plutôt clémente sur l’ensemble du parcours  

3° Vintimiglia-Nice

Passage du TER italien au TER français et nouveau changement d’ambiance.
Une population plutôt chic avait envahi les wagons tandis que s’instaurait un contrôle de flic très ciblé visant un certain « type » de voyageurs : « montrez vos papiers, cartes de séjours, etc… »  Visiblement, la correspondance avec le train venant de Naples était attendue!  

4° Nice-Marseille

Collée à la fenêtre, je m’accrochais aux derniers kilomètres de côte visible.
C’était fini.
Au fond du ventre j’avais une folle envie de chevaucher encore plus loin la grande bleue. Mais c’était fini, pour cette fois.
A Marseille, mon hôte attendait.
Tandis qu’il m’accueillais, je lui déversais mes premières impressions en vrac.
C’était vraiment magnifique de rencontrer cette personne là et sa famille.

Alors que je n’avais pas vraiment dormi, une bonne douche chaude au bon véritable savon de Marseille fut suffisante pour me tenir jusqu’au soir.

Après une nuit de princesse dans un immense lit sous une douce couette, j’ai embarqué dans ma voiture et attrapé l’autoroute.
Le vendredi 27 au soir, j’étais de retour à la maison après exactement quatre semaines de partance, une carte bancaire à peine utilisée et des souvenirs plein la tête!  

La boucle Nantes-Marseille-Rome-Marseille-Nantes était refermée!