Transmission

Transmettre : faire passer d’une personne à l’autre

Et nous voilà bien avancés quand il s’agit de pondre un petit billet au sujet de « la transmission », donc au sujet de l’action de transmettre.
Transmettre ?
Quoi?

Plus important que le verbe est le « quoi » !
Car, rien dans la lexicographie ne donne une quelconque piste à ce sujet.
En descendant au rayon mécanique, il est possible de découvrir que la transmission est l’opération par laquelle un mouvement est transmis d’un élément à l’autre.
Dans le rayon physique, il s’agit de la propagation d’un phénomène…physique…

J’avais besoin d’aller regarder le dictionnaire pour circonscrire le sujet et me voilà guère plus avancée.
J’entends déjà les commentaires.

J’entends déjà les commentaires,
il suffirait de presque rien
Peut-être dix années de moins
(…)
Mais pourquoi faire du cinéma,
Fillette allons regarde-moi,
Et vois les rides qui nous séparent.
A quoi bon jouer la comédie

Amusant cette chanson qui fait surface… La petite musique danse dans ma tête…
Mais là n’est pas le sujet.
Quoique, il s’agit, dans bien dans ce texte de « transmettre » quelque chose!
Non?

Donc.
L’idée de ce billet a germé, faisant suite à une question trouvée dans ma boite mail : « la transmission au long cours… C’est aussi une de mes préoccupations du moment. Sans être nostalgique, comment donner des racines, ancrer nos jeunes dans les expériences passées? »
une question ravivée par la grâce de quelques mots sur FB.

Je pense sincèrement que seuls les plus-vieux-moins -jeunes pensent à cette histoire de transmission.
Car dans le « quoi » que jamais ils ne précisent, il y a une question métaphysique « Que restera t-il de moi-je, demain, très bientôt, quand je serai plus là? »
Les enfants, les ados, dans leur toute puissance vivante n’explorent pas ces questions avec autant d’angoisse que les plus-vieux-moins-jeunes. Ils se nourrissent d’exemples et d’expériences vécue à leur manière avec ce dont ils peuvent disposer, en famille, entre « potes » et dans le monde.
Parmi les graines mises à leur portée, certaines poussent ou pousseront, d’autres non. Comme dans la nature, certaines graines ont besoin du passage du feu pour germer, d’autres ont seulement besoin d’eau et certaines ont besoin de beaucoup d’attention.
L’attention, pour pouvoir la prodiguer, il faut du temps et le temps est denrée rare par le temps qui court.

Grand-mère, je ne me préoccupe jamais une seule seconde de « quoi »  je transmets à mes petits enfants.
Je sais ce que j’ai gardé de mes parents, de mes grands-parents, c’est ce dont j’ai eu besoin pour arriver là.  Ils étaient tranquillement eux-mêmes comme ceux de leur génération, ils ne vivaient pas à crédit, ils n’étaient pas envieux des riches, ils ne se plaignaient pas le samedi midi après 45 heures de boulot et si je les entendais parfois fatigués, c’était parce que le printemps était arrivé et qu’ils venaient de retourner à la bêche le jardin qui allait en partie nous nourrir.
J’ignore complètement ce que les enfants garderont de moi.
Alors, pourquoi me poserai-je la question de ce que garderons mes petits enfants ?
Peut-être le nom des fleurs?
Le sens des vagues?
Un brin de folie?
La couleur de mon laptop?
Le goût d’une herbe sauvage ?
La traversée de la ville en tram ?
Quelle importance ?

Il me parait tellement vain de chercher un « quoi » alors même que j’ignore tout de demain, donc des besoins qui seront les leurs.

3 réflexions sur « Transmission »

  1. Frédérique

    C’est marrant comme ce genre de pensées ne m’a jamais vraiment traversée 🙂
    Mais peut-être en suis-je à un point de ma vie où ce qui semble important à moi-je de transmettre est simplement le respect d’autrui et de soi-même à mes enfants. Et en disant cela, je crois que je couvre ce qui est essentiel à mes yeux.
    Au-delà de cela… ma foi, je suis (ou pense être) bien consciente que je ne laisserai aucune trace une fois mon chemin terminé. Pas de statue à mon effigie, pas de loi/rue/bâtiment public portant mon nom. Personne ne saura que j’ai existé dans 50 ans, mis à part quelques membres de ma famille (et encore…). Donc aucune autre transmission (à part celle évoquée plus haut)… et pour le moment, ça me va 🙂

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    1. Joelle Auteur de l’article

      Oui et ton écho me rappelle ce qui s’est passé mercredi dans le tram. J’emmenais A. à la danse, elle était assise et son frère était dans la poussette. j’essayais de gérer le bien -être de l’une et de l’un lorsqu’A. m’interpella. Avec la vacarme du tram, je n’ai pas compris tout de suite et je l’ai fait répéter en regardant ce qu’elle pointait du bout de son doigt : « la dame, là, elle vient de jeter un papier par terre! » Effectivement, la dame était en train de se rouler une cigarette et elle avait balancé par terre l’emballage de sa tabatière. Ni une ni deux, j’ai embrayé : « Pardon, Madame, c’est ma petite fille qui vient de me dire que vous venez de jeter votre papier par terre » Je pense qu’elle sentait le regard bleu d’A. qui dardait sur elle. Sa copine en face la regarda en ajoutant « En plus c’est vrai! » Evidemment la dame a vite ramassé son papier, l’a fourré dans sa poche sans rouspéter et s’est réinstallée face à son smartphone.
      A. rassérénée, est passée à la suite du voyage.
      Et voilà. Ce fut fort simple. Mais, à mes yeux, c’était super important de me faire la « passeuse de voix » pour A.Comment lui expliquer qu’il est interdit de jeter des papiers par terre si je laisse faire « les autres »?
      Ca me rappelle un certain E.T du haut de ses cinq ans (le même âge, tient! ) qui interpellait une personne au sommet d’une piste de ski parce qu’elle avait jété l’emballage de sa barre en chocolat sur la neige. Il est évident qu’il ne le ferait plus aujourd’hui, pas plus qu’il ne jette ses papiers dans la rue… L’intérieur de sa voiture ressemble à une poubelle jamais vidée, mais jamais il ne laisserait tomber un papier dans la rue…
      Est-ce ce qu’on appelle le respect d’autrui ?
      je ne sais pas.
      😉

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  2. Patoche

    beaucoup de tes pensées sont les miennes et tu les écris vraiment bien. …. juste ce qu’il faut.

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