La grâce de la curiosité


Curiosité

Voici un simple mot qui entraine l’imagination (enfin la mienne) sur les chemins les plus éclectiques.
Pour commencer ce billet j’en retiendrai deux qui tendent un fil sur lequel évoluer car l’un est à l’opposé de l’autre.
Paradoxe quand tu nous tiens!
Donc il y a l’insatiable curiosité enfantine peuplée de « pourquoi? », de « à quoi ça sert? », de « comment on fait? », cette curiosité qu’il est de bon ton de dompter qu’il s’agisse de la mettre en spectacle autant que de la mettre en cage.
Car n’est-il pas dit que la curiosité est un vilain défaut?

Enfant, chercheur, explorateur est une voie dans laquelle il est vain de compter sur les autres pour avancer alors même que ce sont les autres qui nous incitent à aller plus loin.

La curiosité est une grâce.
Et donc, la curiosité est un vilain défaut.

C’est précisément parce que je considère la curiosité comme une grâce capable de m’émerveiller, de m’entrainer plus loin et plus haut que je suis chagrine quand je me trouve face à des personnes qui attendent une « réponse épicétou » à des interrogations qu’il est facile de formuler sur la toile.
La toile ? Mon ami google, par exemple!
Je lui pose une question (comment construire un mur) et instantanément (0,40′) je suis face à environ 19 200 000 résultats !
Magique, non ?

A défaut d’avoir besoin de dompter ma curiosité, j’ai réussi à dresser le moteur de recherche (alias mon ami google) et magie encore, je trouve assez rapidement les sources où m’abreuver.

Ce matin par exemple.
Alors que je vais ramer demain en compagnie d’un ami en train de changer son fusil d’épaule, j’étais curieuse d’en savoir plus avant même de le rencontrer.
J’ai tapoté trois mots et sur les 23 200 000 résultats annoncés en 0,48′, à la troisième ligne, il y avait un article de juin 2017 sur lequel j’ai cliqué.
Et j’ai débarqué dans une caverne merveilleuse, tel Ali baba après seulement trois mots « sésame ouvre toi ».
Il y avait, caché là, des traces d’Heidegger, Maldiney, mais aussi Nishida Kitaro, Kimura Bin et tant d’autres liés dans une sauce très érudite éclairée par de multiples liens bibliographiques.

Et en plongeant dans la caverne, transgressant sans la moindre frayeur l’invitation platonicienne qui invite à en sortir (livre VII de La République), je ne pouvais que m’émerveiller de chaque reflet qui apparaissait.
L’un était l’écho du propos écrit hier à l’attention d’une amie.
L’autre me ravissait, confortant l’invitation lancée pour la journée du 12 janvier.
Et naissait l’envie d’explorer encore plus loin.
Et revenait des idées laissées en plan parce qu’il y a toujours des priorités…
… Qu’il est probablement temps de laisser germer.

J’aime être curieuse.
Exploratrice solitaire
Infiniment dépendante de la présence…
… Du monde et de ses habitants.

La curiosité est certainement une grâce,
Dans la mesure où une certaine forme de liberté offre constamment la possibilité d’entrer et de sortir.
Et qu’il s’agisse de le faire par en haut, en rampant ou à l’aide d’un pas de côté,
Je reconnais qu’il y a là une certaine forme de combat contre « l’éducation normale ».
« Education normale » ! Voici un concept qui ouvre sur environ 212 000 000 résultats en 0,44′ puis sur 79 100 000 autre 0,48′ après et encore 79 100 000, 0,48 secondes plus tard. Tout ceci seulement en français. Que je tapote en anglais et en espagnol et se dessinent à la fois l’infini, le néant et le chaos.

Je vais aller ramer!

2 réflexions sur « La grâce de la curiosité »

  1. Patoche

    . Je suis une curieuse également.
    J’adore ton brin de mots . Trop marrant et vrai.

    1. Joelle Auteur de l’article

      Merci Pat!
      J’aime que tu viennes jusqu’ici, c’est en effet une illustration de ta réelle curiosité d’aventurière. Bises à toi et ton homme.

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