De la marche, de la poésie

Quelle connivence nous relie?
Quelle mystérieuse entente nous entraine ?
Je ne sais pas.

Il existe des personnes en compagnie de qui marcher est un poème rare et merveilleux.

Il avait écrit : « Je suis heureux de te voir, j’ai envie de poésie, d’horizon lointains, de pensées qui flottent comme la brume au dessus des fleuves« , alors je lui ai proposé de le prendre au vol devant le commissariat!
Ensuite, il fallait s’enfuir de la ville, s’approcher du fleuve, abandonner la voiture.

Alors nous avons marché.
Lui allait d’inconnu en inconnu.
De mon côté j’avais plein d’endroits à lui faire découvrir, c’est à dire que j’étais impatiente d’attraper au rebond son regard et ses frémissements devant ce qui lui apparaissait.
Il fallait parfois sortir du chemin, s’accrocher dans les ronces, faire demi-tour, revenir sur nos pas, aller plus loin, passer un pont interdit, aller vers le fleuve, s’en éloigner, le revoir et le quitter parce que finalement l’heure arrive où il est temps de penser à écrire le dernier vers du poème.

C’était l’heure du goûter, nous n’avions pas déjeuné.
Trop tard pour déjeuner « en ville ».
A la maison, le riz au lait préparé le matin était juste refroidi, les clémentines rayonnaient de douceur, le café était chaud.
D’autres strophes prenaient naissance.

La nuit arrivait.
« J’m’en vais parce que c’est l’heure » a-t-il déclaré en se levant.
« C’est une super bonne raison » ai-je conclu en souriant.
Et je l’ai reconduit dans un bistrot où d’autres l’attendaient.

Après quatre jours passés sur la plage avec les gamins, cette journée d’une tout autre dimension est venue à point.
Aujourd’hui est un nouveau jour.
J’aime ça.

Une réflexion sur « De la marche, de la poésie »

  1. Marine

    La poésie de la vie qui nous emmène là où on ne l’avait pas prévu. Dans des détails infimes qui sont si grands qu’on ne les voit plus.
    Cette joie de vivre et croquer la vie, dans toute sa simple complexité.
    As I said earlier somewhere else, I love Life.

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