27 juillet 2018

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Et voilà, nous y étions. De bon matin, nous étions au port de plaisance pour qu’E.T dépose son matériel dans un bateau de pêcheur en partance vers Molokaï.
Nous trois et chacun, nous étions pris dans le compte à rebours, accaparés par le doute et les espoirs.
SI E.T avait suffisamment d’expérience pour savoir ce qu’il allait avoir à surmonter, à traverser, à « combattre » et à « savourer » tout en ignorant absolument tout de ce qui allait se passer cette fois-ci, j’étais, autant que S. complètement novice donc ignorante.

La cérémonie de remise des dossards de la veille avait donné le ton. Le simple fait de regarder les concurrents passer au comptoir me laissait deviner les idées paradoxales qui malaxaient leurs tripes. Des idées quasi torturantes qui ne céderaient qu’à l’heure du départ, à l’instant précis où un coup de sifflet les balancerait dans l’action.

Là, sous le soleil piquant d’Honolulu, dans la partie privée du port de plaisance, sur le ponton où s’alignaient les bateaux des plaisanciers/pêcheurs, je sentais bien qu’un pas de plus était franchi, et pas des moindres.
Là, il était ouvertement question de conditions météorologiques, d’incertitudes maritimes, de gros poissons qui cassent le matériel, d’horaires relatifs, de temps de navigation et « tout ça » précisément dans le passage à traverser, dans le Ka’waï channel, le channel of bones!

J’étais tellement heureuse d’avoir été autorisée à « être là », à vivre « ça », à ne pas en perdre une seule goutte, qu’elle soit de miel, de piquant ou d’amer.
Il n’y avait vraiment rien à dire.
Seulement respirer.
Tranquillement respirer.
Loin de  l’inconscience ou de la folie, je me sentais paisible et capable de le rester quoiqu’il advienne.

(Depuis que j’ai commencé la rédaction de ce billet, tournant et retournant mes souvenirs très précis de ce vendredi et des deux jours suivants, il est clair que je suis en plein dans les émotions, les expériences et la réalité de ces « passages de vie » qui sont marqués au profonds de mes cellules. Bruts, sans anesthésie, ils sont tous là ceux que j’ai vécu du dedans ou « à côté ». Des passages de vie dont il n’est plus très « normal » de faire l’expérience dans notre société occidentale sécurisée et je n’en parlerai pas davantage tant il est vain d’être « comprise » par les temps qui courent)

Après avoir déposé son matériel, E.T n’avait plus « rien à faire » et laissa libre cours à notre inspiration. S. avait noté dans les guides touristiques un « truc » qu’il fallait « faire » de manière « incontournable », nous l’avons « fait ». C’était un truc de guide touristique.
Puis, l’heure est venue.
L’heure d’aller ramer en OC6!
Et qui plus est, sous l’oeil d’un E.T devenu photographe pour l’occasion!
Ce fut un grand moment de découverte.
Rien n’est « comme chez nous », ni l’ambiance du club, ni le ton du coach, ni le tempo, ni le bateau, ni donc… les sensations!
Et c’est toujours ce que je cherche en balade, ces moments tellement différents de ce que je connais, ces moments qui ouvrent la vie en plus grand et vers plus loin!

Nous y étions.

3 réflexions sur « 27 juillet 2018 »

  1. Frédérique

    Bon, OK, après une brève recherche sur Internet, je comprends pourquoi Ka’waï Channel, the Channel of Bones.
    Les noms sont parfois trompeurs ou pompeux, mais après lecture, je comprends donc mieux ta remarque en italique, je comprends que cela va au-delà du défi sportif intense.

    Au fil de mes recherches je tombe sur ça : https://www.totalsup.com/news/eric-terrien-molokai-2-oahu-sup-foil/
    Nous sommes avant la course, comme ici. Il m’est difficile de me retenir d’accélérer le temps et découvrir le jour de la course mais non, je vais laisser le temps et l’histoire se dérouler 🙂

    1. Joelle Auteur de l’article

      😉
      Et tu me racontes donc que tu lis un jour à la fois sans accélérer, c’est à dire sans lire ce que j’ai déjà mis en ligne sur le blog?
      Wahooooo! J’adoooooore 🙂

      1. Frédérique

        Exactement 😀
        Je m’épate moi même 😀 😀 😀 Parce que la tentation est grande de regarder en diagonale ce qui se passe ensuite !

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