Femmes, femmes, femmes


Dans Le Monde du 28 avril 2018, il y avait cette double page.
Catherine Vincent a recueilli les propos de Delphine Gardey.
(Chaque mot a son importance, pour avoir été maintes fois sollicitée, je sais ce que signifie « propos recueillis » dans une mise en page façon dialogue…)

Il y a un bon paquet de « brouillons » qui dorment de mon côté de ce blog, il y a aussi une énorme quantité de billets  dont un certain nombre sur ce sujet là : femmes, femmes, femmes.
En tapant par hasard, il y a par exemple En marchant, en pensant
Il y a Adolescence Majeure et/ou aussi 100%féminin

Si je suis globalement mal à l’aise avec les raisonnements strictement binaires, j’accepte facilement certains faits absolument indiscutables, par exemple :
– Toutes les pièces de monnaie, toute les médailles ont un côté pile ET un côté face, l’un étant indissociable de l’autre.
– Dans l’espèce humaine, la reproduction nécessite l’alliance d’un gamète mâle avec un gamète femelle. La manip peut se faire en laboratoire mais le zygote obtenu après fusion entame une division qui le fait passer au statut d’embryon, lequel embryon humain doit OBLIGATOIREMENT être introduit dans un utérus bien préparé pour croitre jusqu’à devenir foetus et un jour voir le jour sous forme de petit d’humain.
De fait si une pièce de monnaie peut s’appeler un sou, et changer de genre au passage, dans l’espèce humaine rien ne permet de changer de genre. Chaque individu produit soit des gamètes mâles, soit des gamètes femelles et seule la femme possède un utérus capable de « couver » convenablement un petit humain.
C’est non discutable.

Pourtant, il suffit d’ouvrir son laptop, la radio ou la télévision pour entendre de drôles de sons de cloches, discordants, cacophoniques.
Des sons de cloches qui chantent l’égalité, des sons de cloches qui affirment la faiblesse de l’un par rapport à l’autre donc la nécessaire protection de l’un sur l’autre, des sons de cloches qui créent de nouveaux genres uniquement basés sur une apparence physico/vestimentaire, etc.

Je dois bien dire que je suis pas très à l’aise quand la musique est à ce point discordante!

Il parait que la société a évolué, que la société est plus ouverte, que la loi donne des droits équivalent aux personnes mâles ou femelles, aux personnes qui désirent se reproduire physiologiquement, aux personnes qui souhaitent assurer leur descendance de manière plus technico-légale, aux personnes qui ne considèrent que l’apparence physico/vestimentaire, à toutes les personnes aussi revendicatrices d’individualité qu’elles soient.
Il parait.
En France, la loi reconnait toutes ces personnes comme citoyennes, ayant un même accès au droit de vote par exemple. Je pense donc qu’il est inutile de faire paraitre la notion de genre sur les papiers d’identité. Puisque sur ce plan citoyen, il n’existe pas de différence, il est non-utile de faire apparaitre une différence administrative. De mon point de vue, ce serait un véritable pas fait vers « l’égalité ».
Et…
Et pourtant, rien ne dit que cette égalité là est souhaitée.
Car il est bon pour certaines personnes de s’affirmer au pouvoir.
Car il est bon pour certaines personnes de s’affirmer « à protéger ».
Et « tout ça » n’a absolument rien à voir avec les gamètes mâles ni femelles.
C’est simplement et de manière sporadique l’exposition d’une certaine hystérie sociétale où il est question de « mise au monde » donc de creuset (utérus, matrice, ὑστέρα à l’origine du mot hysterie)
Car, la réalité, c’est que notre espèce humaine est grégaire et socialement organisée. Il faut obligatoirement une personne à la tête de chaque troupeau.
Et il faut obligatoirement que certaines personnes créent une opposition pour renouveler la tête du pouvoir.

7 réflexions sur « Femmes, femmes, femmes »

  1. Kamaia

    Oh je reviens d’un temps coupé du monde et j’avais manqué cette publication !

    Je me doute que tu sais sous quelle face de pièce je lis tes mots 🙂
    je reviendrai peut-être parce que là je suis dans le tram, debout, avec mon téléphone et je ne sais pas si je vais trouver les mots mais j’ai eu une conversation treees intéressante il y a peu avec des personnes genrées/dé-genrées (haha le correcteur d’orthographe m’a successivement proposé dérangées puis dégénérés. Ne pas y voir un quelconque avis personnel !) /re-genrées.

    J’ai assez calmement opposé des arguments physiologiques et factuels, voire bioéthiques à d’autres argument farouchement brandis d’égalité de droits et d’accomplissement de désir de maternité fût-ce dans une matrice censée être morte et artificiellement greffée pour les besoins de la cause. Bref… jouer à Dieu.e si tant est qu’il.elle existe ou kekchose dans ce genre 🙂

    Je suis restée assez perplexe de cette conversation je l’avoue.

    Répondre
    1. Joelle Auteur de l’article

      Merci pour ces lignes posées « debout dans le tram », j’admire!
      Et j’attends avec impatience la suite, tranquille, posée devant l’écran 🙂

      Et… puisque j’ouvre de très vieux dossiers, puisque l’heure d’une nouvelle édition a sonné, je trouve ceci
      page de PDV

      Un bouquin qui a dix ans!
      La guerre des genres n’avait pas débarqué en France.
      Et j’avais pris la peine de souligner que c’était mes tripes de femelle-femme qui s’exprimaient… Posant ainsi avec assurance et détermination que je ne parlais pas en temps que mâle-femme, ni en temps que femelle-homme, mais bien en temps que personne aux chromosomes XX, programmée pour permettre la nidification d’un zygote dans un utérus inséré d’origine, soumise aux flots hormonaux physiologiques et non synthétiques…
      Une pièce n’a que deux faces : pile et face
      Il est possible de rayer face ou pile, de poncer, de mutiler l’image aussi et pour autant face ou pile restera toujours soit face soit pile.
      Et je sais que tout est possible dans les dessins animés, donc dans l’imagination.
      Et je sais qu’il est possible de vivre dans un monde imaginaire.
      Et alors, toute tentative de compréhension entre une personne parlant du fond de son imaginaire et une personne ayant les pieds sur terre est vaine.

      Que vais-je écrire aujourd’hui?

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      1. KaMaïa

        Une fois n’est pas coutume, ce que je lis de tes mots me semble très tranché. Pile ou face, et rien entre deux.
        Je n’ai pas d’avis sur la question du genre et des personnes qui en changent. Disons que mon avis est surtout basé sur ce que je vois ou ce que je perçois (un avis moi-je comme tu dirais 😉 ) MAIS je dois bien constater qu’il existe un entre-deux. Hormonalement induit, donc non naturel et non physiologique. Totalement artificiel, on est bien d’accord.
        Mais un entre-deux ou pile n’est plus tout à fait pile et face plus tout à fait face.

        J’ai vu un reportage où on voyait un homme trans aller chercher son fils à l’école. SON fils.
        Parce qu’il avait fourni l’ovule qui a été fécondé in vitro et que l’embryon a ensuite été réimplanté dans l’utérus de sa femme.
        Femme qui avait donc *juste* été mère porteuse de l’enfant qu’elle élève.
        Et comme ils sont mariés et que selon la loi française, le père de l’enfant est le mari de la mère jusqu’à preuve du contraire, la filiation de ce petit est parfaitement ordinaire. 🙂

        Pour parler clairement quand j’ai eu cette conversation ubuesque avec des femmes transgenre qui souhaitaient *dans l’absolu* , un jour où la médecine le permettra(it) et que des greffes d’utérus seront possibles, porter un enfant, j’ai bien entendu un très fort désir de maternité. Fantasme ? Envie induite par le souhait conscient ou inconscient de *coller au genre* dans un trip « ce dont les femmes qui portent les enfants, je suis une femme, donc je veux porter un enfant moi aussi » ? Ou réel désir de maternité ?
        Je ne sais pas.
        C’est quand j’ai sorti l’argument de la dangerosité pour le foetus à être porté dans une matrice où la grossesse risquait de s’interrompre que ce que j’ai pu dire a eu un peu de poids.

        L’argument on ne joue pas avec la vie d’un enfant pour assouvir un désir de maternité l’a quand même emporté sur la revendication d’une égalité des droits à être enceinte.

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        1. Joelle Auteur de l’article

          Hé, hé…
          C’est que de « bonnes » raisons te poussent à une certaine sensibilité qui penche sur un « phénomène » microscomique voire hyper microscopique.
          Je sais que les chiffres vont bon train selon la chapelle dans laquelle les personnes prêchent. Pourtant les seules circonstances de « transformation » technico/médicale qui permettent un comptage restent rares rapportées à la population générale.
          ET… même si je m’efforce de parler seulement en terme de « personnes » histoire de ne pas me prendre la tête avec les genres, à ce jour il existe des personnes XX et des personnes XY. Les aberrations chromosomiques sont considérées sous l’angle de la pathologie et ne concernent donc pas la « normalité ». Plus binaire que cette évidence, je n’ai pas. C’est aussi binaire que pile et face, je suis impuissante à inventer la variation dans ce domaine.
          De même les personnes possèdent un utérus monté d’origine ou non. C’est tout aussi binaire.
          Je sais que beaucoup de manipulations sont possibles « scientifiquement » donc « chirurgicalement » et « chimiquement » parlant. A ce jour, il demeure impossible d’intervenir sur le patrimoine chromosomique. Si le tri des embryons est possible, avec une implantation sélective pour des histoires diverses et variées, c’est un tri réalisé de manière très binaire aussi!
          Ici n’est pas l’endroit pour parler de mes rencontres dans la vraie vie, ni des infinies questions soulevées de ma part (et en silence) à l’écoute de réponses toujours si clairement tranchées et tellement non-interrogatives.

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          1. sauf-i

            « microscomique », qu’est-ce que le clavier ne nous fait pas dire ^^

          2. Joelle Auteur de l’article

            Excellent!
            Je laisse en l’état.
            Finalement c’est bien meilleur que microcosmique bien que les personnes concernées n’y voient aucun comique de situation et sont même très chatouilleuses sur un sujet qu’elles prennent très au sérieux.
            Et, je comprends tout à fait l’attitude commune qui déclare l’humour « bon » seulement quand ce sont les autres qui sont moqués! 😉

            De la relativité…

            Ce petit « s » baladeur me fait vraiment rire! C’est pas comme si je n’avais pas relu avec attention en sachant que mes doigts tapent parfois à leur guise!
            Merci pour la remarque! 😉

  2. Frédérique

    J’ai parcouru tous les liens (et même sauté un temps de lien en lien, au-delà 🙂 ).

    J’aimerais bien savoir comment de l’utérus, la matrice, ὑστέρα, nous en sommes arrivés à l’hystérie aux connotations si négatives : « Névrose aux tableaux cliniques variés, où le conflit psychique s’exprime par des manifestations fonctionnelles (anesthésies, paralysies, cécité, contractures…) sans lésion organique, des crises émotionnelles avec théâtralisme, des phobies. », « Excitation violente, inattendue, spectaculaire et qui paraît exagérée. »…

    Cette double page en copie excite mon côté rebelle… « impose »… « normes »… Je note « Le discours savant » qui sous-entend le discours savant masculin… (XVIIIème siècle).

    J’ignore au final si l’égalité homme/femme veut réellement dire quelque chose… il est indéniable que mon compagnon est doté d’une force musculaire supérieure à la mienne. Tout comme il est indéniable qu’il est plus grand que moi. Sur ces plans, je ne serai jamais son égale. Par contre, il est indéniable que je suis plus souple que lui. Et mes mains fines m’ont souvent permis de récupérer des objets tombés dans des endroits inaccessibles à ses mains à lui, plus grandes (par exemple… voyons… une pièce de Lego ou de Playmobil tombé dans une enceinte 😀 ). Complémentarité.

    Souvent quand on dit égalité homme-femme, on entend par là reconnaissance sociale (sociétale ?) des hommes et des femmes, notamment dans la sphère professionnelle. C’est là où le bât blesse et d’ailleurs, je l’ai évoqué dans un de tes billets, en commentaire (100% féminin). Peut-être serait-il plus juste de parler de respect (reconnaissance) équivalent des hommes et des femmes, en tant qu’individus et non en tant que stéréotypes.

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