La chasse


Rien de mieux pour loisirer que de partir à la chasse.
Loisirer?
Oui, l’opposé de « trepallium », du « travail » tellement à la mode, voire même de l’ouvrage à la sueur du front!
Loisirer, c’est seulement pour le plaisir et c’est totalement inutile.
Loisirer c’est quand le garde-manger est bien plein, quand la maison est bien rangée, quand les papiers sont en ordre.
Alors… Partir à la chasse est très délassant!

Il y a la chasse aux champignons, la chasse aux papillons, la chasse aux belles images, la chasse à rien et en ce moment la chasse aux orchidées sauvages.

Le truc le plus important pour un chasseur sachant chasser, c’est de rapporter une « proie ».
La « proie » est destinée à être partagée afin que chacun puisse « profiter » des talents du chasseur sachant chacher, du chasseur sassant chasser, bref… Du marcheur qui sait ramer!
De « moi-je » en somme!

Et le bonheur actuel est tout entier dans la haute technologie, dans les réseaux sociaux et dans cette possibilité de partage virtuel dont je fais grand usage, en exploratrice chercheuse sageuse que je suis.

J’y retourne aujourd’hui.
Désolée la saison est courte.

Oui, chasser est délassant pour la tête.
Il suffit de marcher en dehors des chemins,
Il suffit de déployer ses antennes
Et de regarder avant de poser les pieds.

Avec quelques indications et un peu de chance,
Au milieu de l’exubérante flore printanière
Se dresse une timide belle
Qui s’en distingue par son absence de souplesse
Par sa prétention à la différence
Par sa présence étonnante
Fascinante
Merveilleuse
Silencieuse.
Alors le temps s’arrête.
La « proie » est là,
Le face à face est impitoyable
il faut choisir la capture ou l’ignorance
Prendre une photo ou aller plus loin.

Parfois comme hier, la chasse est organisée pour profiter du paysage
Dans un endroit que j’aime intensément
Et qui m’embarque dans une énergie ravissante
Forçant mon regard à naviguer entre très loin et très près,
Au dedans même souvent.

Et pour partager aussi un peu du croustillant dont je ne saurais me lasser
Immanquablement
C’est l’aventure.
Quand fatiguée d’essuyer le vent et la pluie, je demande un raccourci
Après trois heures de marche
Quand le brave gars m’indique une direction
Et qu’un sentier se dessine,
Je fonce, confiante.
Et en confiance, j’avance, car le sentier s’ouvre à travers les broussailles.
Pas de soucis pour ma tenue plutôt citadine
Mes sandales de marche assurent le pas et l’absence de sac à dos
Facilite l’avancée.
Et me voilà contournant un plan d’eau
Et me voilà escaladant
Et me voilà traversant la voie ferrée
A un endroit où seuls passent les fugitifs et les animaux
Et me voilà bloquée par un grillage, cherchant la faille
La trouvant et me glissant sous le grillage en rampant
Comme d’autres humains l’ont fait et le feront.
Et La Loire est au bout
Et flotte un sourire
Typiquement joellien!

4 réflexions sur « La chasse »

  1. Marie

    S’il fallait pour loisirer correspondre à ta vision,
     » quand la maison est bien rangée, quand les papiers sont en ordre ». Jamais je ne loisirerais.
    La saison est courte, tu l’as dit, alors nous chassons
    et je fais abstraction du reste, tout comme quand nous recevons, et au retour, ou après les passages je me dis : quelle belle évasion!

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    1. Joelle Auteur de l’article

      Hé, hé!
      En fait, loisirer est un mot de mon invention (tu t’en doutais) inventé par opposition au mot « travail ».
      Or, le mot « travail » est plus souvent opposé au mot « chômage ». C’est dire à quel point loisirer ne coule pas de source pour tout le monde.
      Il est clair que loisirer fut un luxe royal et que c’est aujourd’hui le luxe des personnes pour qui le pain quotidien arrive tout cuit et sans prise de tête sur la table.
      Remarquablement, la plupart des personnes travaillent toute l’année pour se payer un temps de loisir et quand je dis « travaillent » c’est parce que la plupart y laissent et leur énergie et leur bon sens, allant tête baissée à la torture quotidienne en rêvant à leur mètre carré de loisir annuel qui ne sera pas un temps de «loisirage» mais une marche forcée pour « rentabiliser »!
      Bref…
      Là aussi, il y a toute une dissertation à écrire!
      Bref…
      Tout ça pour dire que s’il faut aller à la chasse pour se nourrir ou faire tourner la boutique, c’est du travail et donc pas un temps de loisir!
      😀

      J’ai ajouté à cette notion de travail (trepallium), le boulot (donc la contrainte) nécessaire pour maintenir mon environnement viable et à mon goût : mettre de l’ordre dans la maison consiste souvent à enlever le sable que les surfeurs y font entrer à l’insu de leur plein gré, à débarrasser le plancher des combinaisons et autres fringues de sport qui aiment particulièrement y trainer sur l’air de « je les reprends demain » et autres choses dans le genre qui ne dérangent que moi!
      Une chance, la maison est minuscule et je me contente d’un ordre sommaire dans la pièce commune et dans mon bureau! Le reste ne me regarde pas et d’ailleurs, je ne vais pas regarder

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      1. Frédérique

        Sans parler de tous ceux qui travaillent pour pouvoir loisirer une fois une hypothétique retraite arrivée…

        J’aime bien loisirer 🙂
        Et comme Marie, je n’attends pas d’avoir tout bien rangé, sinon aucune occasion ne me serait offerte ! Alors, je me l’offre 🙂

        Sinon, je suis curieuse de savoir où tu chasses.

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        1. Joelle Auteur de l’article

          MP 🙂
          Il est encore temps pour y aller! 🙂
          En mai, il y en aura d’autres mais il faudra aller plus loin!
          Et encore après ce sera à nouveau dans le coin, mais pour d’autres variétés 😉

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