Et voilà, les vacances sont terminées depuis longtemps.
Et voilà, je viens d’en finir avec l’effeuillage de toutes les notes accumulées.
Une partie a permis l’élaboration du feuilleton « escapade 2017 », le reste est archivé.
Car les rares personnes qui me connaissent bien l’imaginent peut-être, j’accumule les petits billets, les petites pensées, les réflexions basiques ou philosophiques à l’image des écureuils accumulant des noisettes, dans une multitude de cachettes qu’ils finissent eux même par oublier.
A la différence des noisettes, les mots oubliés ne germent jamais!
A la différence des noisettes, les notes griffonnées à la hâte ne ressemblent souvent à rien, sibyllines, elles sont parfois impossibles à déchiffrer quand le contexte s’est trop éloigné.
Mais d’autre fois, relire les passages d’avant, un fois qu’après est arrivé, est un exercice plaisant.
Ainsi ce texte édité à la fin du mois de juin :
(…)
A un point tel que pour rester en paix, il faut impérativement que j’ai la certitude d’un départ possible.
L’aventure, c’est ce qui arrive après.
Une fois que le départ est passé.
Dans les imaginations, partir à l’aventure contient toujours une part d’imprévisible et peut-être est-ce pour cette part d’imprévisible programmé que l’aventurier reconnu se distingue du commun. Peut-être simplement parce que communément, nous sommes au quotidien dans une routine où tout nous semble prévu, programmé, tout, sauf l’imprévisible.
Pourtant, que savons nous de chaque instant à venir ? Que savons nous sinon que tout peut arriver ?
(…)
Cette année, ce sera encore plus simple et nul doute que ceux qui attendent un peu d’originalité seront déçus.
Je pars à pieds.
Marcher est vraiment l’activité la moins aventureuse, la plus basique, la plus physiologique même, car l’humain s’est mis debout pour se mettre en marche, n’est-ce pas ?
Marcher dans le pays où j’habite ajoute une touche de non-exotisme et j’en vois déjà qui font la mou.
Marcher simplement.
J’ai déjà réfléchi à des itinéraires possibles et en feuilletant les guides, j’ai vu des paysages grandioses, de ces paysages qui sont systématiquement en photo dans les guides, de ces paysages qu’on pourrait avoir envie d’aller voir pour en faire une photo plus nulle que celle du guide, fier de pouvoir montrer la preuve qu’on y est passé.
En réfléchissant, en tournant les pages des livres, en clavardant d’un site à l’autre, j’ai acquis la conviction que décidément, je ne suis pas ce genre d’aventurière.
Aujourd’hui où même le tour du quartier fait l’objet d’un « topo-guide », où il est absolument indispensable de partir avec un GPS programmé sur plein de cartes et toutes sortes d’échelles, où risquer de manquer de quoi que ce soit est non envisageable, où tout doit être aussi prévisible que le quotidien, j’ai terriblement envie de partir comme d’habitude.
Comme d’habitude, de mon point de vue, c’est à dire en liberté.
Et quand je dis « ça » à qui peut l’entendre, tout de suite, « ça » paraît plus aventureux.
Plus aventureux parce que je programme de l’imprévisible.
Et donc, mes vacances s’annoncent différentes de celles « des autres » : elles sont hors de tout programme connu.
J’ai hâte de prendre la route.
Une route simple et ancestrale.
Parce que dans la vraie vie, quand il est simplement question d’avancer, les acrobaties ne servent à rien, accumuler les cols ne sert à rien, battre un kilométrage ne sert à rien. Il est juste nécessaire d’avancer et de tenir un cap.
Certains disent que c’est vivre.
Vivre tout simplement. »
Ca me fait rire de constater à quel point j’ai toujours besoin de conclure avec une phrase hyper générale, c’est de ma part une manière de ne pas conclure tout en laissant le billet en plan, une manière d’ouvrir la réflexion vers plus loin, je ne sais pas faire autrement bien que parfois je me raisonne en imaginant que des lecteurs vont passer et juger…
Maintenant qu’après est fini et qu’après est à venir, il est simple d’affirmer que réellement je n’ai fait que vivre ces vacances, comme toutes les précédentes et ceci ne veut absolument rien dire bien que ce soit très, très signifiant de mon point de vue : Tant de personnes autour de moi semblent avoir leurs différentes attentions tellement accaparées par des milliers de sollicitations que leur vie leur échappe sans qu’elles puissent le retenir, même un instant.
Mais peut-être ai-je tort et je le souhaite fort.
Histoire d’éviter une banalité en conclusion, l’horizon ayant été mon cap durant le cheminement de la méditerranée à l’atlantique, je partage un texte trouvé lors d’un voyage vers le Mexique, fin 2013. De ce genre de texte qu’on trouve sur les pages des magazines en papier très glacé, de ces magazines qui trainent dans les salons des aéroports…
« L’horizon est le but ultime de toute l’histoire maritime du monde : des indiens qui partirent vers l’est pour peupler les îles du pacifique aux portugais qui voulaient trouver la route des épices. Cette ligne horizontale n’est pas une frontière entre les hommes, même si elle donne l’illusion d’un obstacle insurmontable, telle la paroi verticale d’une cime inclassable. En réalité, la mer unit les hommes alors que la terre les séparent. Cette mer est un tapis roulant qui permet de rencontrer l’Autre. (…) Qu’il soit bouché ou dégagé, que le soleil s’y lève ou s’y couche, l’horizon au dessus de la mer symbolise la liberté et l’aventure. »
Olivier Roellinger, l’Horizon est le but ultime (En anglais : Every one tries to read his destiny there.)