Chi va piano, va sano e va lontano

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Et non, je ne me suis pas mise à l’italien.
Tant qu’à citer un proverbe, autant le citer parce que le « qui va piano va sano », franchement je ne vois pas ce que ça peut signifier en français de France! 😀

Tout va si vite aujourd’hui que tout se gâte, se gaspille, passe et lasse à très grande vitesse.

Bien que n’échappant nullement à ce formidable tourbillon, je reste fondamentalement une personne lente.
J’ai BESOIN de prendre le temps nécessaire.

Lire par exemple.

Lire délicieusement des articles où les mots ne sont pas comptés, où le vocabulaire n’est pas réduit, où les arguments sont déployés et tranquillement avancés de la première à la dernière ligne.

Lire, simplement.

Chaque jour en ouvrant mon ordinateur sur la page d’un réseau social, je découvre un florilège d’aphorismes et de vidéos et de non-informations : deux, trois… dix mots…
Un flash, un « digest » dont chacun fait ce dont il a besoin, « partagé » avec bonne intention (toujours avec une bonne intention, j’en suis certaine) et sans le moindre commentaire personnel, genre : « allez y, prenez, c’est gratuit, faites en ce que vous voulez, j’ai « aimé », voilà, c’est fait. »

OK

Alors, j’ouvre mon journal (un véritable journal en véritable papier qui se froisse) et je prend le temps nécessaire en faveur d’une lecture lente, le temps favorable pour aller de découvertes merveilleuses en découvertes merveilleuses, le temps du plaisir, tout simplement.

Alors, quand alléchée par quelques mots de la Une  « La leçon de bonheur d’Alain Badiou » je file directement vers les pages 16 et 17 (quitte à revenir ensuite à la Une pour reprendre  la lecture page à page), quand je trouve « C’est en étant heureux qu’on peut changer le monde »  je joue à fond la carte de la gourmandise.

Je déguste chaque passage.
Je déguste signifie que je lis, que je relie, que je dépose dans ma mémoire, que je laisse infuser, que je quitte les mots des yeux afin d’en apprécier l’intensité et… que je fonce vers la passage suivant, persuadée qu’il aura une nouvelle saveur, un goût différent mais semblable qui me plaira à coup sur!
🙂

Arrivée à la fin du texte, j’ai conclu que la cerise sur le gâteau, c’est à dire le passage que j’avais envie de partager, était celui-ci :
« C’est exactement ce qu’explique Platon dans Le Banquet, où il expose que la philosophie elle-même dépend toujours de la rencontre de quelqu’un. Tel est le sens du merveilleux récit que faisait Alcibiade de sa rencontre avec Socrate. A travers cette rencontre de quelqu’un sont posées les questions du vouloir, de la décision, de l’exposition et du rapport à l’autre. Tout cela vous met dans une situation vitale magnifique et périlleuse. »

Voici le lien vers l’article 

 

 

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