Décrit sous Coeloglossum viridis par K.J. Hartmann en 1820 puis sous Dactylorhiza viridis en 1997 par Bateman, Pridgeon et Chase
L’Orchis grenouille, en voilà un que j’ai longtemps cherché.
Il faut dire que sa tenue de camouflage est excellente.
Et peut-être que je l’avais cherché au mauvais endroit, au mauvais moment?
A moins que l’espèce ne soit en train de disparaitre, son milieu de prédilection étant accaparé à des fins d’agriculture finement gérée ?
Toujours est-il qu’un beau matin, le 9 mai 2021, exactement, j’ai trouvé une prairie qui m’a renvoyée dans l’enfance.
Protégée par une haie qui l’entoure efficacement, tendrement bruissante sous la brise, colorée d’une multitudes de fleurs éparpillées, survolée par des nuées de papillons, enchâssée dans une symphonie de trilles d’oiseaux, elle était pour mes sens, comme un enchantement.
Tranquillement charmée, j’ai entrepris de la découvrir pas à pas, systématiquement, en faisant très attention aux empreintes que je posais.
Et soudain, alors que j’ouvrais mon sac pour sortir l’APN et viser un papillon, je l’ai vu.
Fièrement dressé, il s’offrait à mon regard.
Vert certes, mais Orchis des pieds à la tête, en toute simplicité.
Après plusieurs années à la chercher en vain dans des prairies plus lointaines, je le trouvais enfin, pas si loin de mes routes habituelles.
Pleine floraison en Mai, visible dans le département de fin avril à début juin.
Orchidées sauvages, mes amours.
Merci de m’avoir fait découvrir celle là !
Ici elles ont eu répit en 2020 et ont pu fleurir sur les talus, ronds points et parcs. Pour la première fois depuis … je ne préfère pas savoir.
je me suis régalée à aller les saluer !
Et donc nous avons aussi cette passion en commun. Incroyable!
En ce moment, mes balades me donnent l’occasion de repérer les rosettes, promesses de fleurs au printemps. Aujourd’hui, je suis allée rendre visite à celle-ci (Himantoglossum hircinum), la plante est apparue pour la première fois cette année sur la route de bord de Loire et visiblement, elle est prête pour réapparaitre l’année prochaine.
Un billet sera prochainement consacré à ces rosettes, voilà la raison de mon couteau à champignons à proximité, il donne l’échelle 😉
Et oui un point commun de plus !
Je me suis intéressée aux orchidées sauvages françaises avant de m’intéresser aux orchidées tout court. J’avais découvert 3 ou 4 pieds d’ophrys vertes et noires, aux fleurs toutes petites, mais tellement belles ! Et malheureusement, elles étaient sur le chemin d’une pelleteuse …
Ni une ni deux, je prends une pelle et je découpe littéralement une grosse motte de terre autour. Je les installe dans le jardin, et je les oublie … au printemps, ces belles ont fleuri ! Et elles ont continué à fleurir tout le temps ou j’étais locataire. La maison a été vendue, et j’ai du la quitter. Et malheureusement, les nouveaux propriétaires n’avaient rien à faire de quelques orchidées sauvages 🙁 …
J’aime ce hasard que tu racontes! D’autres parleraient de synchronicité, peu importe le mot tant qu’on peut vivre l’ivresse, n’est-ce pas? 😉
Et puis, oui la vie passe et chacun ses passions et c’est une opportunité pour s’enrichir de nos différences, s’hybrider un peu en quelque sorte! 😀