Les sens de l’être (6)

au dessus de rien
Couché, assis, debout

Debout, assis, couché
Couché, assis, debout
Debout, assis, couché

Du premier au dernier jour
Du matin au soir,
Du soir au matin.

Couché, assis, debout sont des « fondamentaux », des postures simples et puissantes. Mais, pourquoi faire simple quand tant d’acrobaties sont envisageables?
Probablement parce que la pensée humaine circulent à travers de complexes arcanes.
Une fois acquise la posture debout, la marche en avant est possible et toutes les fantaisies sont envisageables.

Du premier au dernier jour, du matin au soir, il y a tant de mondes à traverser, à expérimenter, chaque âge apporte son univers, son lot de découvertes, des passages à l’équilibre, des pliages, des pentes inclinées, des chutes et des rechutes, des replis, etc…
La vérité de l’un va vers la vérité de l’autre laquelle navigue vers l’inconnu, de la source à l’océan, du tangible à l’incommensurable.

La simplicité, c’est compliqué, dans notre vie trépidante. Puisque rien n’est simple, nous ne savons pas où trouver cette sacrée simplicité.
Et bien que la tentation débarque parfois de garder indéfiniment la même posture, les fourmillements du bon sens rappellent que ce serait se perdre.
Alors…
La recherche de rituels est apaisante.
Alors…
La rigueur est indispensable.
Des règles s’imposent.

Selon la mythologie, Krishna dirigea Arjuna sur La Voie Royale en lui ordonnant huit directions.
Incapable de transcrire une des transcriptions de l’épopée pour en rendre compte avec la précision qui me convient, je liste ces directions selon ce que j’ai pu interpréter à partir des multiples traductions en français ou en anglais :

1 – S’imposer une attitude juste, envers les autres autant qu’envers soi-même
2 – Apprendre chaque jour et acquérir de l’expérience pratique dans les disciplines étudiées.
3 – S’établir fermement et tranquillement dans « ici et maintenant »
4 – Avoir conscience de la nécessité de la respiration.
5 – Se détacher des conditionnements et de l’environnement
6 – Garder de l’attention envers tout ce qui traverse l’esprit (pensées, sensations, émotions) et cependant, ne pas s’y attacher
7 – Etre présent à soi-même en cultivant la conscience des multiples présences dans le monde alentours
8 – Etre

Les directions 2 et 4 devinrent « exercices physiques » et « exercices de respiration » dans le hatha-yoga

A suivre

 

2 réflexions sur « Les sens de l’être (6) »

  1. Fred

    Nous y voilà !
    Damned…

    « 1 – S’imposer une attitude juste, envers les autres autant qu’envers soi-même »

    Oui, d’accord sur le principe. Sauf que ce qui peut être juste pour moi peut ne pas l’être pour les autres. Mais dans l’absolu, je suis d’accord avec ça et me concernant, c’est une des choses les plus « faciles » à appliquer.

    « 2 – Apprendre chaque jour et acquérir de l’expérience pratique dans les disciplines étudiées. »

    C’est le deuxième (et dernier) point le plus « facile » à appliquer. Oui, apprendre chaque jour : enfin, tâcher d’apprendre chaque jour. Pas seulement du point de vue scolaire (amasser des connaissances) mais apprendre de chaque épisode de notre vie. A la réflexion, c’est loin d’être facile, tant il est aisé d’oublier et de répéter les mêmes erreurs, de retomber dans les mêmes travers. D’un autre côté, des erreurs naissent les progrès et les occasions de s’améliorer.

    « 3 – S’établir fermement et tranquillement dans “ici et maintenant”  »

    Ah ben c’est là que ça commence à se gâter.
    Alors oui, je comprends le principe mais en pratique c’est tout autre chose ! Ici et maintenant, difficile de s’y maintenir quand tant de choses m’en distraient !

    « 4 – Avoir conscience de la nécessité de la respiration. »

    Cela, j’ai eu beau le lire dans des tas de bouquins et autres lectures plus ou moins ésotériques, j’avoue humblement que cela me dépasse. Je comprends bien que la respiration est nécessaire, si je ne respire plus, je meurs. Mais avoir *conscience* de cette respiration… l’air qui passe dans les poumons, qui en sort… OK, pendant quelques instants peut-être ?

    Et d’abord pourquoi serait-ce si essentiel pour quelque chose qui se fait de façon incontrôlée et ce, depuis notre naissance ??? (ceci est un reproche adressé à… Dieu ? Brahman ? L’Un ? (ayons un peu de culot 🙂 )

    « 5 – Se détacher des conditionnements et de l’environnement »

    Si on entend par environnement tout ce qui m’entoure y compris les personnes et animaux, ça va être difficile. A moins de vivre dans le Larzac ou au fin fond de l’Himalaya ?
    Et puis qu’entend-on par se détacher ? J’imagine bien que tu ne sous-entends pas « se séparer de » mais plutôt prendre du recul peut-être ? Ne pas s’attacher ?

    Quant aux conditionnements, encore faut-il en avoir conscience. Oui, je peux avoir conscience de certains conditionnements qui sont miens, mais tous ?

    « 6 – Garder de l’attention envers tout ce qui traverse l’esprit (pensées, sensations, émotions) et cependant, ne pas s’y attacher »

    Eh bien ça alors !
    Garder de l’attention !!!
    Mes lectures alternatives parlent du non-attachement mais sans évoquer la partie « garder de l’attention ». Mais il se peut très bien que j’ai mal compris mes lectures alternatives. Quoiqu’il en soit, encore un exercice terriblement difficile : ne pas s’attacher à ce qui traverse l’esprit… il est tellement facile de se laisser emporter par le flots d’une pensée, qui en appelle une autre, puis une autre et paf, voilà, sans même m’en rendre compte, je me suis fait avoir !

    « 7 – Etre présent à soi-même en cultivant la conscience des multiples présences dans le monde alentours »

    (soupir)

    « 8 – Etre »

    (re-soupir)

    Je crois que je n’y arriverai jamais. Sur 8 items je peux en adresser 2 (et encore…) : je suis recalée.
    Je sais, je sens, la vérité dans ces mots-là, mais comment les appliquer, comment les vivre ? Plus je cherche, plus la solution m’échappe. Peut-être d’ailleurs qu’il n’y a pas de solution, pas plus que de choses à chercher.
    Mais j’ai juste l’impression de jouer avec des mots et des idées, bien belles, tentantes, etc… mais au-delà de ma portée. Quelle est la vérité tangible, la réalité, dans tout cela ? Et puis d’ailleurs, c’est quoi la réalité ? On pourrait ergoter des heures. Mais je n’avancerai pas plus…

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