Faim d’année

Déesse 18

Il me reste quelques jours à passer en compagnie D’Annette. Je ne sais rien de ses Noëls, je sais que je viens de passer celui-ci en sa compagnie.

Dans la dernière ligne droite avant la publication, je me suis engagée.

Pour rendre à l’éditeur un ensemble harmonieux, j’ai coupé, j’ai jeté. Il fallait éclaircir. La profusion cache parfois la misère, d’autre fois, elle mène à l’indigestion, c’est de saison.

Il m’est infiniment difficile de décider. Oter un paragraphe m’entraine vers un frôlement de souffrance. Tous ont un sens, tous ouvrent sur des chapitres de silences. Une vie ne se raconte pas en cent pages.

Comme il est facile de parler !

Ah, qu’il est compliqué de faire vivre les mots ! J’aimerais pouvoir m’en arranger comme des fleurs du jardin, savoir les présenter en bouquets, les moduler, les composer, les mettre en lumière. J’aimerais ne jamais penser qu’il faudra un jour les figer définitivement.

Dernière ligne droite…

Et j’aime ça, étrange, non ?