
Rédigé en juillet 2019
Deux bivouacs et une centaine de kilomètres plus loin, je suis arrivée en vue de la ville du Puy en Velay. En peu en aval, Michel m’attendait avec la planche et les bagages étanches.
Il a shooté quelques photos de cinéma puis il m’a laissé au camping de bord de Loire, il était temps pour lui de rejoindre son jardin et pour moi de commencer vraiment l’aventure.

Le lendemain matin, le 1er septembre 2012, j’étais enfin debout sur la Loire comme j’en avais rêvé.
Entre les cailloux j’apprenais à lire la partition afin de trouver la bonne voie.
Quand il n’y avait pas d’autre choix, je marchais dans l’eau en tirant ma planche et quand c’était impossible, je sortais de l’eau, transbahutant mon bardas de l’autre côté de l’obstacle.
Les premiers jours, mon avancée était très très lente.
J’ai parfois mis plus d’une heure pour franchir un seul kilomètre!
J’étais seule au milieu de nulle part.
Heureuse.

Parfois, en posant les pieds sur la berge, je me suis trouvée sur un sentier, parfois, j’ai croisé des gens.
Cependant, globalement, dans cette zone encore montagneuse le « fleuve » ne traverse que contrées sauvages et dépeuplées. Trouver de quoi manger était compliqué, heureusement que j’avais emporté un peu de vivres.
Si le hasard me posait face à un rare humain, il n’avait pas entendu parler de SUP et encore moins vu une aussi étrange « embarcation » de croisière.
Mon passage questionnait les curiosités et toujours la même question revenait : « Vous allez où comme ça? »
En souriant je répondais « Je vais à la plage » et bien évidemment personne ne me croyait!