Histoires ligériennes 6
Tour du jardin au petit matin…
Un rosier, emberlificoté dans les lianes d’un chèvrefeuille vivote en paix, loin des massifs apprêtés. Sa fleur est une perfection de délicatesse. Qui désire capter les subtiles molécules de son parfum merveilleux, doit s’agenouiller, vriller son corps et tordre son cou… toute une aventure… A côté de chaque rosier plane l’histoire du Petit Prince, mais pour celui-ci, nul attachement sinon une infinie reconnaissance vis à vis de sa présence quasi « sauvage ».
Partir, c’est accepter le changement, c’est accepter le retour vers l’inconnu, les rosiers fanés, le jardin abandonné…
Partir, c’est constater, vivre, soupeser l’incroyable encombrement du quotidien en chargeant des sacs si légers que je ne cesse de chercher ce que j’aurais bien pu oublier. L’essentiel est si peu de choses.
Il me reste à terminer la robe promise, il faut qu’elle soit prête, cousue à petits points, aussi belle sur l’envers que sur l’endroit, elle seule me tient en place pour les quelques jours qui restent, l’engagement est un ravissement.
Un léger bruissement sur la toile, quelques photos… et je m’envole!