Dangers Salutaires

Déesse 12

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Deux jours, deux chapitres.

Deux jours lumineux, deux chapitres sombres.

Hier, le tambourinement incessant de la pluie sur le toit avait pris fin. Il faisait très doux. Le calme du jardin était presque étonnant. La journée fut ainsi rythmée : écriture, pâte à pain, lessive, écriture, couture, pain, couture, écriture, couture, sauna et jacuzzi sous les étoiles pour finir… J’ai pris un immense plaisir à créer et coudre un magnifique poncho dans un drap de laine de qualité exceptionnelle. Tandis que je caressais la blancheur du tissu, je construisais la noirceur de mon roman et tandis que mes doigts effeuillaient le texte, je réfléchissais aux détails blancs du poncho. La journée a filé très vite dans ce doux balancement entre noir et blanc. En sortant du sauna, en début de soirée, j’ai levé les yeux vers le ciel. Il était parfaitement dégagé et la blancheur des astres n’en était que plus puissante.

Ce matin, les couleurs étaient au rendez-vous. Sur la rivière au courant inhabituel, mon embarcation glissait silencieusement.
Y. était dans le salon à mon retour, il avait rapporté une part de gâteau au chocolat de sa fabrication. Savoureuse surprise. C’est au détour de notre conversation que me sont revenus des bribes d’un récit que S. m’avait confié. J’ai rapidement griffonné deux mots sur un papier qui traînait.

Un excellent café accompagna la gourmandise chocolaté et je me suis plantée devant la blancheur du laptop.

Les mots étaient là.

 

« La mort arrivait souvent par hemorragie, sans prévenir. La mort était rouge sang. Parfois, on tentait de la repousser. Un brave homme arrivait, offrait son bras et ses veines et on organisait une transfusion sans autre protocole qu’un essai de compatibilité immédiat. Une goutte de chaque sang était posée sur la plaque, il suffisait de les mélanger. Si aucune trace de coagulation n’était visible, c’est que le donneur était valable. Le sang passait d’un corps à l’autre. La vie tenait à un tuyau de caoutchouc. Parfois, elle était plus forte que la mort. »