Cordon Ombilical

Photo du 11 juillet 2019

Post scriptum 3 : 17 novembre 2021

J’avais ressorti ce billet pas plus tard que la semaine dernière afin de le partager. 
Alors, lorsque j’ai vu ce bateau « tireur/poseur de câbles sous-marin » et le câble en question, j’y ai pensé une fois de plus à ces fils qui nous attachent, et nous unissent, ils sont partout, partout, à un point tel que nous n’y pensons plus. 
Nous n’y pensons plus, sauf… le jour où nous tentons de nous évader vraiment, bien que câbles et fils restent bien à « leur » place, prêts à nous emprisonner à nouveau, pour notre plus grand plaisir… ou non?

Post scriptum 2 : 24 juillet 2020

Finalement, j’ai vendu le vélo électrique, j’en avais marre de devoir le brancher! 
Opportuniste, j’ai surfé sur la mode naissante du déplacement citadin à deux roues et sans efforts : des néophytes cherchent à s’équiper et certains à moindre coût.
En deus clics, l’affaire était dans le sac!
Désormais je fais partie des utilisateurs de « vélo musculaire », on arrête pas le progrès.
Et quel bonheur que celui d’avancer en vélo aussi loin que l’envie m’en prend, sans plus jamais me préoccuper d’une batterie en train de se décharger.

Post scriptum 1 : le 11 juillet 2019

Comme je viens de mettre en charge (pour la première fois) la batterie du vélo électrique que je viens de gagner, en voyant que j’étais en train de rajouter un fil à la collection, j’ai eu envie de ressortir ce billet très ancien (publié ailleurs en 2008, stocké ici en date du 11 novembre 2010)

Quoi de neuf depuis tout ce temps?

J’ai encore changé de téléphone portable et j’ai un « smartphone » un peu comme « tout le monde ». En acquittant mensuellement une facture moindre qu’en 2010 j’ai désormais un ordinateur de poche qui de temps en temps sert à téléphoner!
Le cordon demeure.
Nouvel APN aussi, noir cette fois-ci et étanche… Le cordon demeure.
Nouveau laptop depuis quelques années, toujours aussi « pommé », toujours aussi argenté et léger et toujours avec le même cordon!

Comment ne pas sourire devant ces constatations ?

Une seule véritable différence : depuis 2012, j’ai enfin pris le temps de m’évader au moins un mois par an, d’abandonner les fils électriques au profit des fils qui permettent de tendre la toile de tente lors de bivouacs improbables, juste à côté du monde trépidant et pourtant absolument dedans. Et, qu’on se le dise, le fil qui est tendu entre mes paradoxes reste bien en tension lui aussi car cette tension là est absolument indispensable au mouvement qu’on appelle…la vie!

…….

(En marge 11)

Avant hier, en vélo sous la pluie, j’ai perdu mon téléphone portable.
Hier, en vélo sous la pluie, je suis allée chercher un nouveau téléphone. Tout va très vite dans notre vie moderne et puis, on frôle la gratuité en tout. J’avais un nombre de points conséquents (oui, mon opérateur récompense ma fidélité avec des points, des « bons points » en quelque sorte…) j’ai donc eu droit à un téléphone neuf et « gratuit » puisque je me suis engagée à payer pendant deux ans… Fidèlement…

Bref.

Voyageuse, me voilà en possession d’un équipement nomade assez sympathique qui me permet de travailler en toutes circonstances. Je résume: il y a ma discothèque toute entière sous la pochette blanche, un téléphone nacré qui donne l’heure, et fait bien d’autres choses, un magnétophone tout petit, un appareil photo argenté performant et un bureau/grande bibliothèque internationale décoré avec une pomme entamée. Tout ça rentre dans mon sac!
Ce matin je pensais sans nostalgie à cette époque lointaine où le téléphone attaché au mur était monumental, le magnétophone était à bande, la machine à écrire, les disques en vinyl et la bibliothèque en ville… Et j’étais toute contente d’être citoyenne de ce monde mondialisé, à peine triste en songeant à la technologie et à ses composants, capables de faire crever des gens bien loin de chez nous…

Et voilà que j’ai vu les fils.

Ce tas de fils parfaitement moche, impossible à ranger mais fondamentalement INDISPENSABLE au fonctionnement de mes si jolis « jouets »! Sans compter qu’il est tout aussi indispensable de pouvoir brancher « tout ça » sur une prise électrique.

Alors, d’un coup, j’ai fait le lien avec le cordon ombilical. Evidemment, ce n’était pas un lien artistique, mais plutôt métaphorique.

Nous prétendons être libres, indépendants, autonomes et que sais-je encore? MAIS nous avons besoin d’une multitude de cordons « ombilicaux », d’assurances, de pseudo-gratuités, de prises en charge et que sais-je encore?

J’en ai ri.

 

 

3 réflexions sur « Cordon Ombilical »

  1. Patoche

    En lisant les premières lignes j’ai également pensé à notre fameux cordon ombilical. En fait nous sommes toujours reliés à un » cordon  » et sans lui la vie s’éteint doucement.

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