Paris (1)

Passage de vies 9

Incroyable!

Alors que le train m’emportait vers Paris, alors que j’y allais AUSSI pour travailler sur « Passage de Vies », c’est la liasse « A traits communs » que je relisais assidument!
J’ignorais encore ce que la semaine révèlerait et les dizaines de fois où je dirai « et ben, j’m’en suis vraiment détachée de ce texte! »

En fait, en y songeant maintenant, il est évident qu’en livrant le tapuscrit, je l’avais abandonné à d’autres.

Mon goût pour l’imprévu est à ce point développé que j »aime laisser le choix du lieu de rendez-vous. C’est certainement, aussi, une manière particulière de me placer en observatrice… Est-ce une déformation professionnelle ou un état fonctionnel? Je ne sais pas.

J’ai adoré l’endroit : Place de la Sorbonne

Il n’y a pas un passage à Paris sans que je traîne dans le jardin du Luxembourg, sans que je me cale dans le confort de la Closerie, sans que j’erre dans le quartier latin. La Sorbonne est au centre! Elle était assise contre le monument, invisible à mon regard circulaire porté plus loin vers les fontaines et la chapelle. Wahouuuuu! C’était infiniment savoureux : elle était là, assise sous ces symboles de » l’humanité qui s’élève et se cultive elle-même un peu plus à chaque génération » et c’est elle qui m’a interpellé…

Il y a toujours un tas de sentiments et d’émotions qui passent en fulgurance quand le contact, en pleine rue, est entier, dépourvu du cérémonial qu’on pose inconsciemment en se rencontrant dans un bistrot, par exemple. Il y avait eu les mots sur l’écran, la voix au téléphone, il y avait la puissance de la présence entière à apprivoiser.
Nous découvrant complices du mois, nous avons choisi de commencer l’entretien sous la caresse du soleil, dans le jardin tout proche. La fraîcheur nous a chassé, le temps passait, nous avions tant à faire.

Je me demande comment nous aurions pu avancer sur ce projet sans rencontre » in live ». Il parait que « ça » se fait, j’ignore à quel prix. Ce livre là, devait se nourrir d’humanité, je ne peux pas l’imaginer autrement. Je goûte aujourd’hui la force que nous y avons puisé.

à suivre…