Septembre 2007

A traits communs 3

Pas de doute, l’heure était venue de dérouler le fil.
Auparavant
J’avais dû affronter plusieurs casses-tête.

La passage du rêve à la réalité passe obligatoirement par les comptes. C’est inévitable, incontournable! Aucune escalade, aucune aventure n’est jamais gratuite, ni en terme d’efforts, ni en terme de finance. Un des leurres de notre société se situe là, dans une propension à laisser croire que le rêve est d’accès facile, offert sur un plateau.
Et moi qui voulait tout, enfin le meilleur!!! L’idée était celle d’un livre qui ne tue pas les arbres, qui ne pollue pas les rivières, qui ne brise pas les hommes, un livre qui soit beau, relié, cousu, vivant… Un livre aventure, sans concessions! J’en acceptais par avance le prix, je savais qu’il serait conséquent, au moins pour mes maigres économies.

Il restait à en définir le contenu et je détournais inlassablement le projet facile d’un regard unique et immobile. Comment pouvais-je choisir, et figer un reflet plutôt qu’un autre?

C’est là-bas, au fond du Canada, que doucement l’évidence avait émergé…
Il fallait un regard.
Un regard de femme.
Il fallait qu’il soit celui d’une femme accomplie déjà, capable de sentir la rugosité,
Autant que la tendresse de la vivance.
J’avais bien une idée…
Une idée grandiose et magnifique.
Etait-elle réalisable?