Point final posé

Passage de vies 6
Comme prévu, le 15 août!
Je me surprends presque. Pourtant, il semble si simple de rentrer dans le cadre qu’on s’impose à soi-même. Je pense que c’est trivial quand le cadre est juste. En aparté, je remarque que nous avons souvent tendance à poser des objectifs trop lointains, donc inaccessibles par essence.

Point final. Je n’ai pas de comparaison à proposer pour expliquer ce que ça signifiait, en terme de sentiments et d’émotions. Un observateur retiendrait qu’à partir de ce moment, le mouvement sans être figé devenait plus majestueux, en quelque sorte. Je commençais à considérer l’ouvrage comme un ensemble en équilibre, il restait à ajuster ici et là comme on lisse un napperon sur la table, sans rien déplacer…

A ce stade, j’avais besoin d’un regard d’ensemble que j’étais incapable de fournir. Je souhaitais dans le même temps préserver la surprise du travail achevé à mes plus fidèles accompagnantes. Le hasard ayant plus d’une bonne étoile dans son sac, il en mit une sur mon chemin.
Elle se présenta sous la forme d’une très jeune femme débarquant dans le salon. Il était question d’un projet d’étude, de faisabilité, de durée, d’engagement, toutes ces idées dont on débat si souvent dans mon salon… Mais elle y mêlait une autre femme, sa mère. Ostensiblement présente, mon actualité s’empara d’une question qui s’imposait.
– Ta maman? La naissance… Est-ce un sujet qu’elle connaît?
– Non, pas du tout! …???
– Heuuuuu… Penses-tu qu’elle aurait le temps de relire le livre en cours? Qu’elle aurait plaisir à le faire?
– ??? Je vais lui demander!

Et c’est ainsi que j’ai rencontré une personne d’âge mûre, bien loin de mon microcosme. Elle pouvait apporter un regard neuf, elle s’engageait à le faire rapidement. Mon ego en prit un coup: elle fut enthousiaste!
Un peu facile…
Je gardais en mémoire le conseil d’une amie libraire érudite: « Il faut que tu présentes un tapuscrit le plus « parfait » possible, c’est ainsi que son contenu sera le mieux respecté en fonction des contraintes éditoriales »
En ce qui concernait la « perfection linguistique et orthographique » j’avais deux pistes: mon compagnon de vie et une amie. Le sujet étant éminemment féminin, j’ai choisi l’amie,
Il restait que je doutais encore.
En cours de rédaction, j’avais abordé des angles de vue multiples en souhaitant soulever la poussière. Rattrapée par le point final, une espèce d’inquiétude montait: quel pouvait être l’accueil réservé par la partie adverse?
L’intention de questionner était forte, mais dénuée de la moindre velléité blessante.
Alors, je proposais une relecture à une amie qui exerce au coeur du système. On arrivait fin août.
J’avais promis de rendre la copie le 1er septembre.