A traits communs 4
Les images savent raconter. Il restait à obtenir l’accord de la seule artiste que je sentais capable de mettre les mots en pause.
Elle n’était pas si loin, elle respirait déjà cette sensibilité particulière propre à la promesse de vie.
Je pressentais notre complicité, au delà des paroles. Je savais qu’elle possédait les outils et la technique pour capturer l’instant brut sur une pellicule. Il ne serait pas question de pixels bien alignés avec lesquels on peut tricher. Dans mon idée flottait un espoir de mystérieuse alchimie, entre gris clair et gris foncé, où le noir peut danser et le blanc éblouir.
Nous étions impatientes
L’avenir s’esquissait
C’est par la mer qu’il fallait commencer
L’idée de poser un tout, dans ce projet, était bâtie sur le respect de la globalité. Si je devais me mettre à nu, c’était pour densifier une histoire. Il n’était plus seulement question de naissance, mais de vies partagées. L’objet rêvé devait naître en compagnie, afin de contenir toute la richesse qui me nourrit et me grandit: celle des autres.
Sur la plage, caressée par le soleil en déclin, elle a cherché la lumière autour d’un morceau d’écorce vieillissant. J’ai admiré sa valse.
C’était un premier jour.
Je souris encore en pensant à l’instant de grâce où je la voyais tenir ce qu’elle cherchait. Il s’acheva au 12 ème basculement du miroir. Le temps de recharger, il s’était échappé. La force de ce passage demeure. Les images lui appartiennent.