Début estival

Passage de vies 4
Avec l’été, je voyais pointer l’obligation de mettre les bouchées doubles. Le compte à rebours se faisait plus pressant et cependant je ne plongeais toujours pas.

Mais voilà qu’arriva un mail me demandant mes goûts pour préparer la couverture, puis une présentation de l’auteur, une photo et un extrait de texte pour « vendre » l’ouvrage au diffuseur!

Ecrivaine Ingénu, je tombais des nues!
Ainsi, il y avait un catalogue automne-hiver de l’édition?
Et il fallait y figurer?

J’ai su dire ce que je ne voulais ABSOLUMENT pas voir en première page, mais je n’avais aucune idée à proposer. « J’aime bien le noir et blanc » ai-je tenté…
Il y avait dans l’ordinateur un fichier de présentation que j’utilise pour les conférences, je le sorti. Quant à l’image, des photos récentes, prises au vol aux bord des pistes, faisaient l’affaire. MAIS, je n’avais AUCUN brouillon de texte à proposer en pâture! J’en étais toujours au stade du puzzle en pièces. C’est tout juste si j’avais commencé un tri grossier des couleurs. En désespoir, j’envoyais un échantillon des trois couleurs dominantes.
Très vite, je reçu en retour une maquette de ce que serais le livre achevé. J’ai surtout reçu un énorme choc!
Wahoooooooooo, c’était beau et y’avait mon nom dessus et des éloges au dos! Wahoouuuuuu

Et moi… Je n’avais pas grand chose à mettre dans cet écrin!

Je me suis mise au travail illico. Les ébauches de chapitres furent sculptées puis ciselées. Les pavés, lourds de centaines d’informations grappillées, furent allégés, puis éclatés. La présence de leur matière me semblait indispensable. J’avais l’impression de partager trop peu de tout ce que j’avais appris, mais il fallait trouver un juste équilibre pour que chacun y trouve quelque chose.
Dès le début, n’ayant nul désir de refaire ce qui existait déjà, j’avais pris le parti de sortir des conventions. Parler de la naissance, c’est aborder la vie, toute entière, sous tous ses angles, de l’origine au présent. A partir de là, le futur est à inventer…

Sous la belle couverture imaginée par les autres, c’est une part de moi que je dessinais en questions superposées.